Le Nebalspalter, le plus ancien magazine satirique au monde encore en activité, lance une édition en ligne. L'édition imprimée est maintenue. Sous la direction de Markus Somm, ancien rédacteur en chef de la Basler Zeitung, le magazine veut se positionner clairement dans le camp bourgeois.
Le Nebelspalter va adopter une position clairement bourgeoise avec «une générosité intellectuelle sans limite» envers ceux qui pensent autrement, a indiqué jeudi Markus Somm dans un entretien avec le site d'information en ligne persoenlich.ch. Il veut combiner satire et contenu sérieux avec pour modèle le Canard enchaîné.
Pour le nouveau rédacteur en chef et copropriétaire, la principale concurrence journalistique est «le courant dominant, ennuyeux, conformiste, unilatéral de gauche» qui prévaut dans presque toutes les rédactions de Suisse. Trop de journalistes sont infectés par une «sorte de paresse de la pensée», estime-t-il.
«Mission suicide»?
Markus Somm veut faire du Nelbelspalter le troisième média bourgeois de Suisse aux côtés de la NZZ et de la Weltwoche. Selon lui, c'est peut-être «une mission suicide» et il n'est pas exclu que le magazine satirique n'existe plus dans cinq ans.
Le nouveau rédacteur en chef souhaite fusionner le plus rapidement possible les rédactions «papier», à Horn (TG), et en ligne, à Zurich. A terme, il n'y aura plus qu'un seul site et ce sera Zurich.
Markus Somm et une soixantaine d'investisseurs veulent injecter des sommes «considérables» dans la nouvelle société «Klarsicht AG». L'ancien propriétaire Thomas Engeli est l'éditeur et siège au conseil d'administration qui est présidé par Konrad Hummler.
Le Nebelspalter a connu ses plus forts tirages dans les années 1970 et 1980 avec 70'000 exemplaires. Selon les derniers chiffres disponibles, le tirage actuel est de 21'000 exemplaires. Le Nebelspalter est le plus ancien magazine satirique au monde depuis la disparition de l'anglais Punch (1841-2002).