Bonnes perspectivesLe monde du coworking attaque l'année en grande confiance
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25.1.2021 - 10:40
Le retour au semi-confinement en Suisse semble sans emprise sur les gérants d'espaces de coworking, dont la confiance demeure inoxydable même en période de crise pandémique.
L'un des géants du secteur en Suisse, IWG, ne se départit pas de son optimisme en ce début d'année, malgré les nouvelles restrictions imposées depuis une semaine par le Conseil fédéral. «Au regard de la demande pour nos espaces, nous sommes confiants pour 2021», a indiqué à AWP l'un des propriétaires, Philippe Peress.
IWG Switzerland, qui exploite les marques Regus, Spaces ou encore Signature, compte 85 employés et exploite une cinquantaine de centres pour une surface de 80'000 mètres carrés de bureaux. Les recettes réalisées se sont quelque peu contractées l'année dernière, un baisse cependant amortie par une réduction des charges. Aucune précision chiffrée n'est fournie.
Les espaces d'IWG sont restés ouverts tout au long de la crise pandémique, malgré la diminution de l'activité économique, surtout dans les zones aéroportuaires frappés par la baisse drastique du trafic. «De l'autre côté, un centre comme celui de Versoix ou le Hive à Meyrin, qui se trouvent à proximité de quartiers d'habitation, ont connu une hausse du taux d'occupation», souligne M. Peress.
Le coronavirus n'a pas refroidi la société, dont les plans d'expansion sont maintenus, malgré quelques légers retards. D'ici la fin de l'année, la surface totale aura crû de 15'000 mètres carrés par rapport à son état d'avant-crise. Deux nouveaux sites seront inaugurés prochainement. L'effectif a diminué en 2020 et devrait rester stable cette année. Grâce notamment aux campagnes de vaccination, IWG s'attend à une amélioration de la situation en 2021.
Du côté de la société Gotham, tous les nouveaux espaces sont désormais adaptés aux critères de distanciation sociale. «Nous sommes convaincus que le coworking représente le futur du monde du travail. La pandémie a accéléré cette prise de conscience au niveau global», affirme le directeur général Guilhem Sirven. Suite à l'explosion du télétravail, les grands groupes réfléchissent à investir ce genre d'espace afin de résilier certains baux coûteux, selon lui.
La reprise pour l'été
La tendance est également perceptible chez IWG. «Nous faisons évoluer notre offre pour les grands groupes qui ne veulent plus avoir un accès nominatif, mais souhaitent acheter par exemple 10'000 jours d'accès», explique Philippe Peress. En offrant de plus en plus de services et de flexibilité, les sociétés du secteur gagnent en influence, à en croire l'entrepreneur.
Doté d'un effectif de 15 employés, Gotham exploite deux sites à Lausanne, ainsi qu'un centre à Martigny, un Verbier et un à Brigue inauguré en décembre. La surface totale dépasse les 7000 mètres carrés, pour un objectif à 12'000 mètres carrés début 2022. Gotham a fermé certains centres lors de l'éclatement de la crise afin de se conformer aux mesures de restriction, avec une perte de 20% à 30% du chiffre d'affaires en raison de l'annulation d'événements. Des mesures de réduction d'horaires de travail ont été déployées pour le personnel concerné.
L'heure de la reprise devrait sonner en 2021, malgré le retour à la case semi-confinement. «Nous allons vivre un début d'année compliqué, le semi-confinement empêchant la tenue d'événements. Une grande partie des gens en nomade sont des personnes qui n'ont pas besoin d'aller au travail et vont rester à la maison. On s'attend malgré tout à une bonne année, grâce à une reprise dès l'été», estime Guilhem Sirven.
L'optimisme de ces dirigeants est quelque peu relativisé par Alexander Lohse, expert immobilier chez Credit Suisse. «Cette année, je pense que sera encore difficile pour le coworking car les personnes devront encore rester à la maison ou préféreront vraisemblablement y rester pour respecter la distanciation sociale», selon ce spécialiste du marché helvétique.
La situation se présentera de manière bien plus favorable une fois le coronavirus derrière nous. «Les tendances à long terme sont favorables au secteur. (...) Les plus grands acteurs vont survivre, tandis que les plus petits, où ceux pour qui le coworking n'est pas la coeur de métier, vont connaître des difficultés», note M. Lohse.