Aéroports encombrésLe tourisme mondial se redresse, sans retrouver son niveau d'avant
afp
12.5.2022 - 08:04
Malgré la guerre en Ukraine et des restrictions de voyage toujours en place à cause du Covid-19, le tourisme mondial continue de remonter la pente, Europe et Amériques en tête. Mais il n'a pas retrouvé ses niveaux d'avant pandémie.
afp
12.05.2022, 08:04
12.05.2022, 08:06
ATS
Les touristes reprennent désormais confiance. Ils partent en vacances, de plus en plus souvent à l'étranger. Aux aéroports, les files d'attente se reconstituent.
Les arrivées de touristes internationaux dans le monde ont ainsi plus que doublé (+130%) en janvier 2022 par rapport à la même période en 2021, selon les derniers chiffres disponibles de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT), avec 18 millions de visiteurs supplémentaires à l'échelle mondiale, «soit l'équivalent de l'augmentation totale enregistrée sur l'ensemble de l'année 2021».
En 2019, les recettes du tourisme mondial avaient atteint 1482 milliards de dollars (1469 milliards de francs), avant d'être divisées quasiment par trois l'année suivante à cause de la pandémie.
Si janvier confirme la tendance à la reprise enclenchée en 2021, l'OMT souligne toutefois que le variant Omicron a récemment donné un nouveau coup de frein et que les arrivées internationales en janvier 2022 restaient inférieures de 67% à celles d'avant la pandémie.
Toutes les régions ont vu les voyageurs revenir et ainsi pu rebondir par rapport aux bas niveaux de début 2021.
L'Europe en particulier a fait trois fois mieux et les Amériques deux fois mieux. Il leur reste encore la moitié du chemin à faire pour retrouver le tonus d'avant la pandémie.
«J'ai voyagé en début de semaine et je peux vous dire que les aéroports, les terminaux internationaux aux États-Unis sont très encombrés et qu'il y a une demande ou un intérêt pour voyager en Europe, parce que pendant plusieurs années nous n'avons pas pu le faire. Il nous manque donc de venir à Paris, d'aller à Rome et à Berlin», explique à l'AFP Larry Cuculic directeur général de Best Western.
Le Moyen-Orient connaît aussi un boom par rapport à 2021 (+89%), selon l'OMT, tout comme l'Afrique (+51%), mais ces deux régions restent encore très loin des scores touristiques de 2019.
Et sans surprise, c'est l'Asie-Pacifique, avec plusieurs destinations fermées, qui dégringole. En janvier, les arrivées de touristes internationaux y étaient inférieures de 93% à celles d'avant la pandémie.
Les Français, «une exception européenne»
Mieux qu'hier et moins bien que demain: selon le cabinet ForwardKeys, le deuxième trimestre 2022 semble encore «plus prometteur pour les voyages internationaux dans le monde que le premier trimestre».
Pour les vacances d'été, le soleil et la mer dans les Caraïbes et en Amérique latine ont particulièrement la cote. Le Costa Rica, Aruba dans les Antilles néerlandaises, la République Dominicaine ou encore la Jamaïque figurent parmi les 20 destinations les plus demandées et dépassent même les niveaux d'avant pandémie.
En Europe, la France, l'Espagne, le Portugal, la Grèce et l'Islande décollent, sans toutefois faire le plein de touristes comme avant la pandémie.
La France tire bien son épingle du jeu: les touristes reviennent, et ils dépensent. Les recettes du tourisme international en février dans le pays «se sont rapprochées de celles de 2019», à 2,7 milliards d'euros, «en hausse de 1,5 milliard par rapport à l'année dernière et à -8% par rapport à 2019», a déclaré Jean-Baptiste Lemoyne, ministre chargé du tourisme lors d'un point presse téléphonique.
Le secteur du tourisme en France représentait, en 2019 avant la pandémie, 7,4% du PIB et 9,5% des emplois.
Selon Jean-Baptiste Lemoyne, la France est «très bien positionnée», destination «numéro un des voyages en Europe pour les Américains, les Belges, les Italiens, les Espagnols».
Les Français, eux, sont «une exception européenne», assure le ministre: «ils sont 60% à envisager de rester dans leur pays pour les vacances. Avec un socle domestique qui va demeurer très fort et le retour d'une clientèle internationale, cela signifie qu'on est sur une saison d'été qui peut être très, très dynamique».
Quant au secteur aérien, «on retrouvera cet été sur les courts et moyen-courriers 100% du niveau de 2019. En revanche sur le long-courrier, on restera plutôt sur 85-90% du niveau de 2019».
Pour Didier Arino, directeur du cabinet Protourisme, «ce n'est pas le marché qui va être problématique, c'est le coût de production des séjours touristiques, la compétitivité, l'adéquation entre les produits et le pouvoir d'achat: les acteurs augmentent tous leurs prix, et pour l'instant ça passe parce que les gens ont envie de se faire plaisir. Mais on arrive à la limite de ce qui est acceptable pour bon nombre de clients».