Etude Les banques sont plus optimistes que jamais sur le long terme 

buc

10.1.2023 - 11:24

Si les incertitudes géopolitiques et conjoncturelles ont quelque peu refroidi l'optimisme des banques actives en Suisse à brève échéance, le changement de paradigme que représente l'abandon des taux négatifs l'a porté à de nouveaux records sur le long terme.

Le contexte instable encourage notamment les banques à privilégier la discipline budgétaire au détriment de la croissance à tout prix. (archive)
Le contexte instable encourage notamment les banques à privilégier la discipline budgétaire au détriment de la croissance à tout prix. (archive)
ATS

10.1.2023 - 11:24

La part d'établissements s'attendant à une marche des affaires positive dans les prochains un à deux ans a presque doublé en un an pour s'établir à 22%, mais elle monte à un niveau historique de 98%, contre 86% un an plus tôt, avec un horizon temporel plus important, selon une étude publiée mardi par le groupe de conseil EY.

La principale cause de cette embellie à long terme est le changement de cap monétaire longtemps attendu. «Ce tournant permet aux banques d'améliorer à nouveau durablement leur rentabilité dans les opérations sur intérêts, si importantes pour elles», explique Patrick Schwaller, responsable de l'audit pour le secteur financier et associé chez EY Suisse, cité dans la 13e édition du baromètre bancaire.

Près de trois instituts de crédit helvétiques sur quatre (74%) ne s'attendent pas à voir l'inflation annuelle redescendre en dessous des 2% visés par la Banque nationale suisse (BNS) avant 2024.

Hausse des taux

La hausse rapide des taux d'intérêts est citée par plus d'un tiers d'un sondés (37%, contre 26% un an plus tôt) comme le principal défi, alors que 31% s'attendent à des correctifs de valeur plus élevés dans le financement de logements et 59% à un besoin de provisionnement nettement supérieur pour les crédits aux petites et moyennes entreprises (PME), à comparer à respectivement 12 et 36%.

«L'augmentation attendue des défauts de crédit doit être considérée comme un tournant vers la normalisation dans le secteur bancaire suisse», estime Patrick Schwaller, en référence à la situation exceptionnelle de ces dernières années, marquée par le contexte de taux d'intérêt négatifs et les aides publiques en lien avec la crise de Covid-19.

Seuls 40% des établissements interrogés ont signalé leur intention de concentrer leurs efforts sur l'accroissement des recettes et l'innovation, contre 60% l'année dernière. «Dans le contexte des incertitudes économiques et géopolitiques actuelles, il n'est pas vraiment surprenant que l'accent soit mis sur la discipline des coûts et l'amélioration de l'efficacité plutôt que sur la croissance», fait valoir Patrick Schwaller.

Les banques suisses souffrent également du manque de personnel qualifié. Les thèmes du recrutement et de la formation des collaborateurs se sont hissés aux deuxième et troisième rang des principales préoccupations, juste derrière la cybersécurité, en tête de liste pour la sixième fois consécutive.

Enfin, les principes de durabilité semblent être définitivement ancrés au sein de la branche, 96% des sondés ayant déclaré intégrer ces aspects dans le conseil au placement. Pour la première fois, plus de la moitié envisagent de prendre en compte ce facteur pour l'octroi de crédits aux entreprises.

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