Services financiers Les banques restent optimistes malgré la débâcle de Credit Suisse

Les banquiers suisses s'attendent à boucler l'année en cours sur des résultats en progression, à la faveur de la hausse des taux d'intérêt.

Ils anticipent une embellie conjoncturelle en 2024, et ce en dépit du changement de paradigme que représente l'effondrement de Credit Suisse et son absorption par UBS.

Le baromètre bancaire publié mardi par l'Association suisse des banquiers (ASB) fait apparaître une évolution «globalement solide» des activités de la branche en 2022, même si celle-ci présente des disparités considérables selon les segments.

Dans un contexte marqué par un net repli des marchés boursiers et d'importants transferts d'avoirs de la clientèle avant la reprise de la banque aux deux voiles par son homologue aux trois clés en mars, le résultat d'exploitation de l'ensemble du secteur a reculé de 0,9% à 70,3 milliards de francs. Le bénéfice annuel consolidé s'est quant à lui étiolé de 16,3% à 6,5 milliards.

En raison du tournant en matière de taux d'intérêt opéré par la Banque nationale suisse (BNS) et du recul boursier, la somme de bilan de la place financière s'est contractée de 6,9% à 3339,7 milliards et les actifs sous gestion (AuM) de 11,2% à 7846,8 milliards.

Aidées par la BNS

Dopées par l'abandon des taux négatifs par la BNS, les opérations d'intérêts ont dégagé l'an dernier un résultat en hausse 2,8% à 24,5 milliards de francs. Avec une part de 34,9%, elles sont le principal contributeur de la branche en Suisse. Les activités de négoce (+17,8%) ont quant à elles profité de la volatilité accrue des marchés, alors que «le contexte boursier peu porteur a pesé sur le résultat des opérations de commissions et prestations de services», signale l'ASB.

Le baromètre bancaire inclut pour la première fois une vision prospective de plusieurs indicateurs de la branche, ainsi que des perspectives conjoncturelles à l'horizon 2024. Brossé par 16 experts issus d'établissements membres, le Swiss Banking Outlook anticipe pour l'an prochain une croissance économique de 1,5%, ainsi qu'un repli de 80 points de base de l'inflation à 1,6%.