Crainte de récession aux Etats-UnisLes bourses mondiales s'effondrent - que se passe-t-il en Suisse?
ATS/Réd
5.8.2024 - 07:47
Les Bourses européennes ont chuté lundi à l'ouverture et creusent leurs pertes, alors que les craintes de récession aux Etats-Unis continuent de peser sur les marchés actions.
ATS/Réd
05.08.2024, 07:47
05.08.2024, 09:47
SDA
Dans les premiers échanges, la Bourse de Paris chutait de 2,64%, Londres de 2,10%, Francfort de 2,38% et Amsterdam de 3,48%. Les secteurs bancaires et technologiques étaient particulièrement lâchés. En Suisse, l'indice vedette plongeait de 3,2% peu après l'ouverture.
En Asie, la vente de la semaine dernière se poursuit déjà: le Nikkei japonais s'effondre actuellement de plus de 13%. Les autres places boursières affichent également des pertes à l'ouverture.
Ainsi, le courtier IG calcule actuellement une baisse de 1,0% pour le SMI à l'ouverture du marché. Le Dax allemand, par exemple, est évalué à plus de 1% de moins et les futures américains laissent également présager un faible début de séance.
Sur le marché des devises, la fuite vers les valeurs refuges comme le franc suisse se poursuit. Le matin, la paire euro/franc suisse est tombée temporairement à 0,9281. La paire de devises a été cotée aussi bas pour la dernière fois en début d'année.
La Bourse suisse en chute libre
La Bourse suisse a débuté la semaine en chute libre, dans la foulée de la déroute des indices vendredi. Les investisseurs reprenaient leur mise, dans un contexte de fortes craintes sur la santé de l'économie américaine. La séance s'annonce agitée, l'indice de volatilité VSMI ayant augmenté de plus de 15% lundi.
«Les actions et les rendements obligataires ont chuté de concert vendredi, la faiblesse des chiffres de l'emploi ayant fait craindre que la Réserve fédérale (Fed) n'ait trop tardé à abaisser ses taux, au risque d'engendrer une récession», a souligné Mark Haefele, chef des investissements de la gestion de fortune mondiale d'UBS dans un commentaire. «Nous tablons désormais sur une réduction des taux de 100 points de base (pb) cette année, contre 50 pb auparavant» a-t-il ajouté, tout en mettant en garde contre la surinterprétation de «données isolées».
Selon lui, «la faiblesse des statistiques de l'emploi de juillet pourrait être attribuable en partie à l'ouragan Beryl», qui a empêché des centaines de milliers de personnes d'aller travailler. «En outre, la hausse du chômage reflète en partie une augmentation du nombre d'Américains souhaitant travailler. Les chiffres d'août permettront d'y voir plus clair à ce niveau.»
Vers 09h10 à la Bourse suisse, l'indice vedette SMI baissait de 3,47% à 11'460,45 points, après avoir clôturé vendredi en chute de 3,6%.
La défensive Swisscom limitait la casse (-0,9%), suivie par la bon Lindt (-1,3%) et le géant veveysan Nestlé (-1,5%).
Les autres poids lourds Novartis et le bon Roche se délestaient respectivement de 2,1% et 3%. Holcim écopait de la lanterne rouge (-7,3%).
Vent de panique sur les cryptomonnaies
Les investisseurs en cryptomonnaies n'échappaient pas lundi au mouvement de sauve-qui-peut qui s'emparait des marchés financiers mondiaux.
«Pour la première fois depuis le mois de février, la valeur du bitcoin est passée sous les 50'000 dollars», note Timo Emden, du cabinet éponyme Emden Research.
Peu après 09h00, le cours de la plus importante cryptomonnaie était repassé au-dessus de ce seuil, à 52'037 dollars (-15%), selon le suivi de la plateforme Coinbase. Son dauphin l'ethereum abandonnait plus de 23% à 2260 dollars.
«De nombreux investisseurs sont confrontés au choix cornélien de digérer leurs pertes ou de tenter de monétiser des gains comptables de dernière minute, ce qui renforcerait encore la tendance baissière,» poursuit M. Emden.
Et l'indice de volatilité VSMI, qui a fait un bond vendredi dernier, a lui aussi atteint des sommets qu'il avait vus pour la dernière fois en octobre dernier.
La semaine dernière déjà, les marchés financiers mondiaux ont clôturé sur de nettes pertes. Ainsi, le SMI a enregistré vendredi des pertes de 3,6 pour cent - la plus grande baisse journalière depuis janvier 2022.
Au Japon, le Nikkei a déjà chuté de 6 pour cent vendredi et aux États-Unis, les bourses ont de nouveau clôturé en baisse - l'indice de sélection technologique Nasdaq 100 a même atteint son niveau le plus bas depuis la mi-mai.
Des données conjoncturelles se détériorant rapidement aux États-Unis
Les données conjoncturelles américaines, qui se dégradent rapidement, sont à l'origine de cette situation. Elles ont fait naître des craintes de récession aux États-Unis à partir de la deuxième moitié de la semaine, ce qui a entraîné une vaste vente sur les marchés boursiers.
Le fait que le président de la Fed américaine Jerome Powell ait encore signalé mercredi dernier un revirement des taux d'intérêt pour septembre n'aide guère. Des voix averties se demandent si la banque centrale américaine n'aura pas attendu trop longtemps avant de baisser ses taux.
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