Marchés financiers Les Bourses suspendues à l'élection US

Les Bourses mondiales reprenaient leur souffle vendredi après une semaine faste, qui a vu les marchés mondiaux se réjouir d'une victoire probable de Joe Biden, dans la mesure où ce dernier serait empêché d'appliquer son programme économique.

Lors des premiers échanges, la Bourse de Francfort progressait de 0,09% à 12'579,28 points, celle de Londres a ouvert à l'équilibre (-0,02%) tandis que le repli était plus marqué à Paris (-0,39%), ce qui s'explique en partie par des prises de bénéfices.

En Suisse, le SMI reculait de 0,45% vers 10h45. Depuis le début de la semaine, l'indice vedette est monté de près de 7%.

La Bourse de Tokyo a toutefois encore grimpé vendredi, son indice vedette Nikkei atteignant même un niveau record depuis 29 ans, en terminant en hausse de 0,91% à 24'325,23 points. Sur l'ensemble de la semaine écoulée, le Nikkei s'est envolé de 5,9% et l'indice Hang Seng de Hong Kong de 6,66%.

Le Dax et le CAC 40 affichaient un gain hebdomadaire de près de 9% pour le premier et de 8% pour le deuxième.

Etrange progression

La bonne tenue des marchés tout au long de la semaine a pu paraître curieuse tant il est admis que les investisseurs exècrent l'incertitude et penchent plutôt pour le camp républicain aux Etats-Unis.

Il est possible toutefois qu'ils voient d'un bon oeil la victoire probable du démocrate Joe Biden combinée à un équilibre des forces entre démocrates et républicains au Congrès.

Avec un tel cocktail politique, «il sera difficile» pour la nouvelle administration à Washington de mettre en oeuvre des hausses d'impôts ou un durcissement des réglementations, observe Nobuhiko Kuramochi, stratégiste chez Mizuho Securities cité par l'agence Bloomberg.

Dans ce cas de figure, «M. Biden rencontrera des difficultés à manoeuvrer» estime aussi David Madden, analyste pour CMC Markets. Et «d'une façon détournée, cette perspective a dynamisé les marchés actions, puisque M. Biden ne sera pas en mesure d'appliquer son programme pour sévir contre la puissance de la haute technologie ou imposer de nouvelles pratiques de prix (des médicaments) aux groupes pharmaceutiques».

Des «flux acheteurs» avant de connaître le verdict du scrutin américain étaient également évoqués par certains experts.

Emploi américain surveillé

Toutefois, le coronavirus, qui continue de peser sur la reprise de l'économie mondiale, et l'impasse politique depuis des mois aux Etats-Unis sur un nouveau plan de relance restent des facteurs négatifs pour les marchés financiers.

Les investisseurs craignent également que les chiffres de l'emploi américain d'octobre qui seront publiés dans l'après-midi montrent une nouvelle détérioration.

En Chine, l'indice Hang Seng de la Bourse de Hong Kong a stagné vendredi (-0,06% à 25'680,75 points), tandis que l'indice composite de Shanghai a cédé 0,24% à 3312,16 points et celui de Shenzhen 0,77% à 2282,09 points.

Trois jours après l'élection, le résultat du scrutin n'était pas encore tranché en raison d'écarts de voix extrêmement serrés dans quatre Etats (Arizona, Géorgie, Nevada et Pennsylvanie), où le dépouillement des bulletins de vote continue, sous une énorme pression.

Joe Biden, qui avait l'avantage en nombre de grands électeurs, s'est dit certain de sa victoire imminente. Donald Trump a cependant de nouveau affirmé jeudi avoir remporté le scrutin, accusant encore les démocrates de vouloir lui «voler» l'élection.

Un dollar valait 103,49 yens vers 08H15 GMT, comme jeudi à 21H00 GMT. Mais le billet vert a nettement faibli jeudi, tombant sous la barre des 104 yens pour la première fois depuis mars.

L'euro montait encore face au billet vert, à raison d'un euro pour 1,1838 dollar contre 1,1826 dollar jeudi à 21H00 GMT. L'euro avait aussi sensiblement progressé face au dollar dans la journée de jeudi.

Le billet vert reculait de 0,28% face à la monnaie suisse à 0,9015 franc pour un dollar.

Très volatil cette semaine avec l'élection américaine en ligne de mire, le marché du pétrole était dans le rouge : après 08H00 GMT le prix du baril de brut américain WTI perdait 0,9% à 38,44 dollars et celui du baril de Brent londonien perdait 0,86% à 40,58 dollars.