Forte affluence Les CFF retrouvent les chiffres noirs

fb, ats

11.3.2024 - 09:31

Les CFF ont renoué avec les bénéfices l'année dernière grâce à une affluence qui a retrouvé le niveau record de 2019, soit avant la pandémie. L'endettement de l'entreprise reste cependant élevé. Des économies d'environ 6 milliards de francs sont prévues d'ici 2030.

La fréquentation des trains CFF a retrouvé l'année dernière son niveau d'avant la pandémie. Sur la photo, grosse affluence à la gare de Cornavin à Genève (archives).
La fréquentation des trains CFF a retrouvé l'année dernière son niveau d'avant la pandémie. Sur la photo, grosse affluence à la gare de Cornavin à Genève (archives).
ATS

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Chaque jour, les Chemins de fer fédéraux (CFF) ont transporté 1,32 million de personnes, contre 1,16 million en 2022, a annoncé l'entreprise lundi devant la presse à Berne. Le bénéfice total des CFF en 2023 s'est établi à 267 millions de francs, contre une perte de 245 millions l'année précédente.

L'ancienne régie fédérale a notamment profité d'une forte demande pour le trafic du week-end et au niveau international: pour la première fois en trois ans, le trafic grandes lignes renoue avec les résultats positifs, avec un bénéfice de 117 millions de francs contre une perte de 47 millions en 2022.

«La fin de la pandémie»

Le trafic régional progresse de son côté en raison notamment de la hausse de la demande des pendulaires sur les trajets de courte distance.

La branche immobilière a vu son bénéfice progresser de 12 millions, pour atteindre 281 millions. La filiale de transport de marchandises CFF Cargo a pour sa part essuyé une perte de 40 millions de francs, soit 148 millions de mieux qu'un an plus tôt.

Devant les médias, la présidente du conseil d'administration Monika Ribar s'est félicitée de ces résultats qui marquent «la fin de la pandémie» de coronavirus. La situation économique s'est rétablie plus rapidement qu'espéré, a-t-elle relevé.

Dette à réduire

Mais les CFF auront encore besoin de soutien. Ces chiffres positifs ne permettent en effet pas de réduire significativement l'endettement de la compagnie, qui recule de 11,44 à 11,26 milliards. Pour retrouver des finances saines, l'ex-régie fédérale aurait besoin d'enregistrer un bénéfice annuel de 500 millions.

L'entreprise prévoit en outre de dépenser 6 milliards de francs de moins d'ici à 2030. Trois grands programmes de transformation numérique devraient notamment l'aider à planifier et à gérer l’exploitation ferroviaire de manière plus efficace. Berne souhaite aussi apporter une large contribution à la compensation des pertes du trafic grandes lignes lors de la pandémie.

Les CFF se réjouissent également que leurs trains soient sûrs, propres et ponctuels. La ponctualité a atteint 92,5%, des chiffres que les autres pays d'Europe nous envient, a souligné Monika Ribar. Et ce malgré 20'000 chantiers et l'accident en août dans le tunnel du Gothard. Pourtant, en Suisse romande et dans le sud du pays, ces valeurs ne sont toujours pas satisfaisantes, reconnaît l'entreprise.

Celle-ci admet par ailleurs que la hausse de la fréquentation a engendré une baisse du nombre de places libres et un recul de la satisfaction de la clientèle vis-à-vis de la propreté. Cela a pesé sur la satisfaction des voyageurs, qui se maintient cependant «à un bon niveau», selon les CFF.

Flexibilité

Pour l'avenir, la société veut introduire progressivement plus de flexibilité dans son offre, comme le prévoit sa Stratégie 2030. Pour la deuxième moitié du siècle, l'entreprise estime qu'il sera toujours plus difficile de développer le réseau ferroviaire. «Nous ne pourrons plus autant construire qu'aujourd'hui, ce ne sera plus possible», souligne le patron des CFF Vincent Ducrot.

Dans ce contexte, les CFF veulent des trains «plus fréquents, plus rapides et plus flexibles». Ils souhaitent notamment que la cadence augmente pour atteindre le quart d'heure entre les noeuds ferroviaires les plus importants. Cela permettrait notamment de décharger le système nodal, voire de renoncer à certains arrêts, et ainsi de gagner en rapidité.

Les relations de porte à porte pourraient aussi gagner en rapidité en combinant d'autres modes de transport, comme les bus ou les trams.

Les CFF veulent encore être plus flexibles pour répondre aux besoins des clients. Vincent Ducrot a par exemple souligné l'extrême difficulté pour trouver un sillon pour faire circuler un train supplémentaire le dimanche soir en hiver entre Sion et Genève pour répondre à l'afflux des skieurs.

Investir dans le personnel

Dans un communiqué, le syndicat du personnel des transports (SEV) exige pour sa part que les CFF investissent dans le personnel, afin de combattre la pénurie de personnel. Il exprime aussi ses doutes sur la volonté annoncée de flexibilisation. Pour lui, il est essentiel avant tout d'avoir un système ferroviaire fiable et sûr.