Bourses Les marchés guettent le pic de l'épidémie

ATS

7.4.2020 - 11:16

S'accrochant toujours à la perspective d'une accalmie sur le front sanitaire, les marchés conservaient leur optimisme, voulant croire que le pic de l'épidémie de coronavirus est en passe d'être franchi en Europe (archives).
S'accrochant toujours à la perspective d'une accalmie sur le front sanitaire, les marchés conservaient leur optimisme, voulant croire que le pic de l'épidémie de coronavirus est en passe d'être franchi en Europe (archives).
Source: KEYSTONE/AP/Lee Jin-man

S'accrochant toujours à la perspective d'une accalmie sur le front sanitaire, les marchés ont conservé leur optimisme mardi à l'ouverture, voulant croire que le pic de l'épidémie de coronavirus est en passe d'être franchi en Europe.

Emboîtant le pas aux marchés asiatiques, qui ont fini sur des progressions autour de 2%, les indices européens ont confirmé mardi leur entrain de la veille, galvanisés notamment par le bond de plus de 7% de Wall Street lundi.

Vers 10H30 (08H30 GMT), Paris montait de 3,79%, Londres de 3,23% et Francfort progressait de 4,46%. De leur côté, Milan et Madrid prenaient respectivement 4,58% et 3,42%. En Suisse, l'indice vedette SMI accélérait de 1,21%.

«L'espoir grandit de voir les pays européens gagner la bataille contre le virus», relève Michael Hewson, un analyste de CMC Markets UK.

Pourtant, si la baisse au cours du week-end du nombre quotidien de décès en Italie et en Espagne, les deux pays européens en première ligne, a permis aux marchés de reprendre espoir, la décrue paraissait loin d'être confirmée mardi.

Ainsi, la tendance baissière s'est bien poursuivie en Espagne lundi mais le bilan est reparti à la hausse en Italie, avec 636 décès supplémentaires en 24 heures dans le pays le plus endeuillé au monde. Et la France a aussi annoncé un nombre important de décès, 833 de plus.

L'inquiétude était également forte au Royaume-Uni, après l'admission du Premier ministre Boris Johnson, atteint du Covid-19, dans une unité de soins intensifs lundi soir.

Les Etats-Unis, qui comme depuis plusieurs jours ont encore enregistré lundi soir plus de 1.000 morts en 24 heures, se préparent de leur côté à «subir le pic de cette terrible pandémie», a mis en garde le président Donald Trump.

Andrew Cuomo, gouverneur de l'Etat de New York, épicentre américain de l'épidémie, a d'ailleurs prolongé jusqu'au 29 avril les mesures de confinement, jugeant que ce n'était pas encore «le moment de se relâcher».

De leur côté, les cours du pétrole se reprenaient, retrouvant l'espoir qu'une réunion de l'Opep et de ses alliés cette semaine puisse produire un accord pour réduire la production.

Sur le marché des changes, l'euro remontait face au dollar, tout comme la livre sterling, qui avait légèrement perdu du terrain à l'annonce lundi soir du placement de Boris Johnson en soins intensifs.

Réunion de l'Eurogroupe

«Après la forte hausse de la veille de part et d'autre de l'Atlantique, une progression qui a salué le passage du pic de l'épidémie ou sa proximité à plusieurs endroits au sein des pays occidentaux, les marchés et les investisseurs vont devoir creuser davantage les défis posés par la question du déconfinement», juge dans une note Tangi Le Liboux, un stratégiste du courtier Aurel BGC.

«Les mesures de restriction vont durer encore longtemps» et «affecter l'activité économique», prévient-il, alors que plus de la moitié de l'humanité est aujourd'hui confinée.

Pour tenter d'alléger la facture de la crise, les annonces de soutien économique de la part des États et des banques centrales se poursuivent tous azimuts.

Après le Japon qui a annoncé lundi un plan d'aide à l'économie massif de 915 milliards d'euros, la Réserve fédérale américaine a fait savoir qu'elle allait se mobiliser pour participer au gigantesque plan de sauvetage des petites et moyennes entreprises.

De leur côté, les ministres européens des Finances devraient réussir à s'entendre mardi sur de premières mesures économiques communes face au coronavirus, même si elles ne seront sans doute pas aussi ambitieuses qu'espérées par Paris, Rome et Madrid.

Dans ce contexte, les rendements obligataires européens se tendaient à la marge, en particulier le taux d'emprunt à dix ans de l'Allemagne, qui fait référence.

«La probabilité d'un accord ce soir est élevée et pourrait inclure, parmi les mesures possibles, l'activation du Mécanisme européen de stabilité, un accroissement du budget européen et également des garanties de prêt accrues de la part de la Banque européenne d'investissement», résume Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.

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