Hydrocarbures Les prix du pétrole poursuivent leur repli

vj

15.3.2022 - 08:18

Les prix du pétrole poursuivaient leur repli mardi, après avoir dévissé la veille au soir, loin des sommets affichés une semaine auparavant. Tant le baril de Brent de la mer du Nord que celui de WTI américain lâchaient plus de 5%, alors que le 4e tour de négociations entre Russes et Ukrainiens doit reprendre et que la Chine affiche un nombre record de cas de Covid-19.

Les prix du pétrole poursuivaient leur repli mardi, après avoir dévissé la veille au soir, loin des sommets affichés une semaine auparavant.
Les prix du pétrole poursuivaient leur repli mardi, après avoir dévissé la veille au soir, loin des sommets affichés une semaine auparavant.
KEYSTONE

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Peu avant 07h40, les quelque 159 litres de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai se négociaient à 101,45 dollars, soit une dégringolade de 5,1%. Lundi soir, il avait chuté à 106,90 dollars. La même quantité de West Texas Intermediate (WTI) avec échéance en avril valait pour sa part 97,83 dollars, soit une contraction de 5,01%. La veille en soirée, il s'était déjà vivement replié à 103,1 dollars.

En dépit de ce qui apparaît comme un mouvement de correction, le Brent affichait une hausse hebdomadaire de 8,01% et le WTI de 7,25%. En glissement annuel, les prix ont décollé de 49,7 et 51,99%, respectivement, les négociants attribuant le mouvement aux menaces de rupture d'approvisionnement en pétrole venant de Russie.

Alors que «des progrès tangibles ont été signalés dans les négociations entre l'Ukraine et la Russie au cours du week-end», selon Tamas Varga, analyste pour PVM Energy, le 4e tour de pourparlers entamé lundi doit reprendre mardi. Ces discussions «suscitent l'optimisme», affirme Walid Koudmani, analyste chez XTB, mais l'accalmie pourrait être de courte durée selon lui car «tout événement majeur pourrait déclencher une nouvelle flambée» des cours.

Pour Bill O'Grady, responsable de la recherche chez Confluence Investment Management, la correction tient aussi à la sortie d'opérateurs spéculatifs, qui avaient parié à la baisse et ont dû acheter du pétrole pour se couvrir avec la flambée du début de la guerre. «On est un peu arrivé à court d'acheteurs» pour entretenir la hausse, dit-il.

Le fort repli est également dû, selon lui, au désengagement de certains fonds et investisseurs échaudés par l'extrême volatilité des cours, qui ont bondi de 54% sur le Brent en dix jours, avant de fondre de 23% en une semaine.

Shenzen en confinement

Par ailleurs, Shenzhen, centre technologique du sud de la Chine, est placée en confinement depuis dimanche après le signalement de foyers épidémiques liés au territoire voisin de Hong Kong, où le Covid-19 fait des ravages. Une situation qui a «contribué à faire baisser le prix du pétrole, la demande pouvant être affectée par la baisse de la croissance économique chinoise», estime Susannah Streeter, analyste pour Hargreaves Lansdown.

«On craint de plus en plus que d'autres villes ne suivent l'exemple pour se conformer à la stricte politique de zéro Covid du pays», poursuit Susannah Streeter.

Les prix du gaz naturel étaient également en chute libre, les livraisons de gaz russe à l'Europe se poursuivant malgré le conflit. La référence du marché du gaz naturel européen, le TTF néerlandais, évoluait à 114,52 euros le mégawattheure (MWh) en chute de 12,73%, bien loin du sommet historique de 345 euros atteint la semaine passée.

«Les exportations russes vers l'Europe ont augmenté de 3% par rapport à la semaine dernière», «les niveaux les plus élevés depuis décembre 2021», souligne Kaushal Ramesh, analyste pour Rystad Energy. Le géant gazier russe Gazprom a affirmé que ses livraisons transitant par l'Ukraine étaient «régulières» et remplissaient ses obligations contractuelles.

«La possibilité d'une rupture complète des négociations continue de représenter un risque important de hausse pour les prix du pétrole et du gaz», tempère cependant M. Ramesh.