L'inflation britannique s'est maintenue à 2% sur un an en juin, après avoir retrouvé le mois précédent pour la première fois depuis près de trois ans l'objectif de la Banque d'Angleterre, a annoncé mercredi l'Office national des statistiques (ONS).
afp
17.07.2024, 12:39
17.07.2024, 13:21
ATS
Le secteur de l'habillement et des chaussures a tiré les prix vers le bas en juin, «avec des soldes généralisées réduisant leurs coûts» mais a contrario les tarifs dans l'hôtellerie-restauration «ont fortement augmenté», a détaillé sur le réseau X Grant Fitzner, économiste en chef de l'ONS.
Les hausses de prix le mois dernier ont toutefois été plus soutenues que les attentes des économistes, qui tablaient sur un léger ralentissement de l'inflation à 1,9%.
L'inflation avait grimpé jusqu'à plus de 11% fin 2022, générant une forte crise du pouvoir d'achat au Royaume-Uni. Dans sa lutte contre ces hausses de prix, la Banque d'Angleterre maintient depuis des mois son taux directeur à son plus haut niveau depuis 2008.
Un taux directeur élevé se traduit pour les particuliers comme les entreprises britanniques par une flambée des coûts du crédit, notamment immobilier.
La nouvelle d'une inflation plus faible, qui pourrait inciter la Banque d'Angleterre à desserrer dès le mois prochain son étau sur l'économie, est bienvenue pour le nouveau gouvernement travaillistes, qui a fait de la relance de la croissance sa priorité.
«Il est encourageant que l'inflation a atteint l'objectif» de 2% visé par la Banque d'Angleterre, a ainsi réagi mercredi Darren Jones, secrétaire en chef du Trésor britannique.
«Mais nous savons que pour les familles britanniques, les prix restent élevés», a-t-il ajouté, «c'est pourquoi ce gouvernement prend maintenant des décisions difficiles pour réparer les fondations» de l'économie britannique, a-t-il ajouté.
Charles III doit prononcer mercredi le «discours du roi», cérémonie solennelle où il dévoilera le premier programme législatif en 15 ans d'un gouvernement travailliste, après l'écrasante victoire du Labour sur les conservateurs aux élections du 4 juillet.
Mais «la période de lune de miel pourrait ne pas durer» pour le nouveau gouvernement travailliste, estime Yael Selfin économiste chez KPMG, qui prévient que l'inflation pourrait remonter «à un sommet de 3% avant la fin de l'année, sous l'effet d'une augmentation attendue des factures d'énergie domestiques en octobre».