Industrie pharma Lonza boit la tasse après avoir ravalé des ambitions

jh

21.7.2023 - 12:44

Le biochimiste Lonza s'est certes maintenu sur la voie de la croissance sur les six premiers mois de l'année, mais ses investisseurs sanctionnaient lourdement vendredi une dégradation des perspectives en matière de rentabilité, tant pour l'ensemble de l'exercice qu'à plus longue échéance. La direction invoque une demande en berne dans les biotechnologies, attribuée à des soucis de financement dans le secteur.

Si les résultats ajustés sont plus ou moins conformes aux projections moyennes des analystes consultés par AWP, chiffre d'affaires et bénéfice net de Lonza s'avèrent décevants.
Si les résultats ajustés sont plus ou moins conformes aux projections moyennes des analystes consultés par AWP, chiffre d'affaires et bénéfice net de Lonza s'avèrent décevants.
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Keystone-SDA, jh

Le chiffre d'affaires s'est enrobé de 3,2% à 3,08 milliards de francs. Mesurée à l'aune de la marge brute d'exploitation (Ebitda) de base, la rentabilité s'est par contre contractée de 3,1 points de pourcentage (pp) à 20,0%. Le résultat afférent a ainsi fondu de 6,6% à 922 millions, quand le bénéfice net s'est affaissé de 17,5% à 411 millions, énumère un rapport d'étape diffusé vendredi.

Si les résultats ajustés sont plus ou moins conformes aux projections moyennes des analystes consultés par AWP, chiffre d'affaires et bénéfice net s'avèrent décevants.

Evolutions inégales

Les différentes unités du sous-traitant pharmaceutique ont connu des fortunes diverses. Le coeur de métier dans les médicaments biologiques a vu sa contribution aux recettes s'éroder de 1,2% à 1,61 milliard, quand celle des petites molécules a rebondi de plus d'un tiers à 393 millions, après un passage à vide début 2022.

Thérapies géniques et traitements cellulaires ont poursuivi leur essor, générant un chiffre d'affaires de 363 millions, en hausse de 5,5%. Les activités d'encapsulation ont par contre freiné de 4,8% à 595 millions.

La multinationale rhénano-valaisanne confirme viser sur l'année en cours une croissance de 5% à 9% à changes constants (tcc), mais réduit son objectif de marge Ebitda de base dans un couloir de 28 à 29%, contre 30 à 31% au dernier pointage.

Il en va de même pour la feuille de route pour l'année prochaine. La cadence de croissance demeure attendue à un peu plus de 10%, mais la marge opérationnelle ne devant plus s'établir qu'entre 31 et 33%, au lieu de 33 et 35%.

Le trésorier Philippe Deecke a tenu en conférence de presse à rassurer sur l'investissement dans l'extension des capacités. S'il reste budgété à 30% de l'ensemble des recettes du groupe, «nous ne construisons rien si nous n'avons pas de client», a martelé le directeur financier.

Une question de présentation

Les analystes accueillent sans surprise cette révision des objectifs stratégiques, doutant de longue date de la version précédente. Mirabaud tacle au passage une résilience du modèle d'affaires moins marquée qu'imaginé, quand la Banque cantonale de Zurich (ZKB) déplore une communication maladroite de la part de l'entreprise.

Si la déception est de mise, les experts considèrent néanmoins toujours l'opportunité d'investissement intéressante.

A la mi-journée, la nominative Lonza décrochait de 9,8% à 498,25 francs, pesant lourdement sur un SMI tout juste à l'équilibre.