Automobile Malgré les suites du dieselgate, VW double son bénéfice net en 2017

ATS

23.2.2018 - 18:22

Le chiffre d'affaires de Volkswagen a atteint en 2017 un niveau record de 230,7 milliards d'euros pour 10,7 millions de véhicules vendus, deux plus hauts dans l'histoire du constructeur, deux ans après 2015, quand avait éclaté le dieselgate (archives).
Le chiffre d'affaires de Volkswagen a atteint en 2017 un niveau record de 230,7 milliards d'euros pour 10,7 millions de véhicules vendus, deux plus hauts dans l'histoire du constructeur, deux ans après 2015, quand avait éclaté le dieselgate (archives).
Source: KEYSTONE/AP/GENE J. PUSKAR

Volkswagen a annoncé avoir dégagé un bénéfice net en 2017 plus que doublé sur un an, à 11,35 milliards d'euros (près de 13 milliards de francs). Le géant automobile allemand fait la démonstration de son retour en force deux ans après le scandale des moteurs diesel.

Volkswagen avait bouclé l'année précédente sur un résultat net de 5,14 milliards d'euros, intervenant après une perte inédite de 1,6 milliard d'euros en 2015, année noire du "dieselgate", la tricherie sur les moteurs de 11 millions de véhicules dans le monde avec à la clé de lourdes provisions pour risques.

Le chiffre d'affaires de l'empire automobile aux douze marques (dont Volkswagen, Audi, Porsche, Skoda et Seat) a atteint l'an dernier un niveau record de 230,7 milliards d'euros pour 10,7 millions de véhicules vendus, deux plus hauts dans l'histoire du constructeur, selon un communiqué vendredi.

Il se trouve ainsi au coude à coude avec l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, qui a revendiqué l'an dernier le titre de premier constructeur automobile mondial avec 10,6 millions de véhicules, alors que VW en a livré un peu moins en excluant ses camions des marques MAN et Scania.

Un porte-parole de VW a souligné à l'AFP que la course au volume n'était plus "l'objectif majeur" du groupe qui se concentrait surtout sur "la croissance rentable".

"Profonds changements"

La marge opérationnelle, mesure de sa rentabilité, a, elle, grimpé à 7,4% avant effets exceptionnels, soit plus que la fourchette attendue de 6 à 7%, grâce notamment à une discipline sur les coûts et aux ventes démultipliées de 4x4 citadins (SUV) dégageant des marges confortables.

VW n'en a pas pour autant fini avec les stigmates du dieselgate. L'année passée a été grevée de 3,2 milliards d'euros de charges exceptionnelles, à cause d'un rappel plus compliqué que prévu de ses véhicules aux moteurs diesel truqués 2 litres aux Etats-Unis et de risques juridiques plus élevés, explique le groupe.

"Nous sommes confrontés, comme toute l'industrie automobile, à des défis majeurs et à de profonds changements", a déclaré Matthias Müller, patron de Volkswagen, dans le communiqué. "L'excellent résultat de l'an dernier nous donne une base solide et toutes les raisons d'avoir confiance", a-t-il ajouté.

Règles éthiques renforcées

Le groupe de Wolfsburg va proposer à ses actionnaires un dividende presque doublé sur un an de 3,90 euros par action ordinaire et 3,96 euros par action préférentielle.

Pour l'année en cours, il vise une augmentation "modérée" des livraisons "dans des conditions de marché toujours difficiles", ce qui doit se traduire par une hausse allant "jusqu'à 5%" de son chiffre d'affaires. La marge opérationnelle devrait de son côté être comprise entre 6,5 et 7,5% avant effets exceptionnels.

Le constructeur allemand a par ailleurs assuré qu'il allait renforcer ses règles d'éthique après le scandale de tests sur des singes.

"Le directoire du groupe Volkswagen a initié la création d'un nouveau catalogue de lignes directrices éthiques et morales", a sobrement déclaré un porte-parole du groupe de Wolfsburg à l'issue d'une réunion vendredi du conseil de surveillance du constructeur.

Lobbyiste suspendu

Rien d'autre n'a filtré à ce stade, alors que le groupe s'était engagé à tirer les leçons d'une nouvelle affaire liée au "dieselgate", avec la découverte récente de tests menés aux Etats-Unis sur des singes.

Selon le protocole de ces tests remontant à 2014 et visant à prouver l'innocuité du diesel aux clients américains, les primates avaient été enfermés face à des dessins animés pendant qu'on leur faisait respirer la fumée émise par une Beetle, le successeur de la Coccinelle.

Fin janvier, le groupe a suspendu son lobbyiste en chef, Thomas Steg, pour le rôle qu'il a joué, de son propre aveu, dans ces tests.

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