Agriculture bio Meilleure pour l'environnement, mais moins rentable

stsc, ats

2.9.2021 - 12:10

Les rendements sont le talon d'Achille de l'agriculture bio. Selon un essai à long terme mené par Agroscope, ils sont en moyenne 22% inférieurs à ceux des méthodes de production conventionnelles. Mais le bio est deux fois plus favorable à l'environnement.

Keystone-SDA, stsc, ats

L'essai a eu lieu dans un champ d'environ un hectare, divisé en 128 petites parcelles, à l'extérieur de la ville de Zurich.
L'essai a eu lieu dans un champ d'environ un hectare, divisé en 128 petites parcelles, à l'extérieur de la ville de Zurich.
ATS

«Si l'on considère tous les impacts environnementaux, l'agriculture biologique est clairement en tête», déclare Marcel van der Heijden, responsable de l'étude chez Agroscope, cité dans un communiqué publié jeudi.

Pour cette étude, publiée dans la revue spécialisée «Science Advance», des chercheurs d'Agroscope et de l'Université de Zurich ont déterminé quels sont les impacts de quatre systèmes de culture différents: agriculture conventionnelle avec ou sans labour, agriculture biologique avec labour et agriculture biologique avec travail réduit du sol.

Sur les parcelles, ils ont cultivé par rotation du blé d'automne, du maïs grain, des féveroles, du blé d'automne et deux fois du trèfle. Cet essai dure depuis douze ans et «se poursuivra encore pendant au moins six ans», indique Agroscope.

Plus de vie dans le sol

Un champ qui est exploité selon les normes biologiques présente une diversité d'espèces de plantes supérieure de 230% à celle d'un champ cultivé de manière conventionnelle. Les chercheurs ont en outre trouvé 90% de vers de terre en plus dans les parcelles bio et 150% de plus dans les parcelles sans labour.

Par rapport aux sols labourés de manière conventionnelle, un travail du sol réduit et les deux types de culture biologique donnent de meilleurs résultats, avec une érosion réduite de 46 à 93%. «Lorsque l’on retourne la terre, on l'expose à l'érosion par le vent et l'eau», explique Raphael Wittwer, auteur principal de l'étude.

L'écotoxicité est par ailleurs inférieure de 81% avec les méthodes qui n'utilisent pas de produits phytosanitaires de synthèse. Renoncer à ces produits est également bon pour la protection du climat, puisque leur production demande beaucoup d'énergie, a précisé M. van der Heijden à Keystone-ATS.

L'agriculture biologique a également de meilleurs résultats économiques grâce à des prix plus élevés et aux paiements directs, relèvent les chercheurs.

Moins productive

La protection de l'environnement s'accompagne en revanche d'une baisse des rendements. La baisse est en moyenne de 22%, elle atteint même 34% pour l'agriculture biologique avec travail réduit du sol.

En matière de rendement, «l'agriculture biologique a encore un grand potentiel d'amélioration», relève Raphaël Wittwer. Cela va de la sélection de variétés résistantes à l'amélioration de la protection biologique des plantes et à l’optimisation de la fumure.

En définitive, l'évaluation dépend de la manière dont on pondère les différents services écosystémiques et des objectifs à atteindre, conclut Agrosceope dont l'étude «montre des orientations possibles».