En perte de vitesseMeta encaisse une baisse importante de ses recettes
kigo
27.7.2022 - 23:49
Le groupe américain Meta (Facebook, Instagram) a vu son chiffre d'affaires diminuer de 1% sur un an au deuxième trimestre, à 28,8 milliards de dollars (27,6 milliards de francs). C'est une première dans l'histoire du géant des réseaux sociaux.
kigo
27.07.2022, 23:49
ATS
Son bénéfice net a chuté de 36% à 6,7 milliards, le groupe californien subissant la concurrence d'autres plateformes comme TikTok et les coupes budgétaires des annonceurs dues à la mauvaise conjoncture économique. Pour le trimestre en cours, Meta s'attend à des revenus compris entre 26 et 28,5 milliards de dollars.
Cette prévision montre que le groupe «a une montagne de la taille de l'Everest à gravir», a réagi l'analyste Dan Ives de Wedbush Securities. A Wall Street, l'action de la société perdait plus de 4% lors des échanges électroniques après la clôture de la bourse.
Du côté de l'audience, Facebook compte environ 1,97 milliard d'utilisateurs actifs au quotidien, soit 8 millions de plus qu'au trimestre dernier, et 2,934 milliards d'utilisateurs actifs mensuels, soit 2 millions de moins qu'à la fin mars.
«Jamais été aussi inquiète»
En tout, au 30 juin, 3,65 milliards de personnes dans le monde fréquentaient tous les mois au moins l'un des quatre réseaux et messageries du groupe – Facebook, Instagram, WhatsApp et Messenger.
Meta est surveillé comme du lait sur le feu par le marché depuis le début de l'année, quand le groupe avait annoncé pour la première fois avoir perdu des utilisateurs sur son réseau social d'origine, Facebook. Environ un million d'utilisateurs quotidiens actifs sont partis de la plateforme pendant les trois derniers mois de 2021 (1,929 milliard fin décembre).
Depuis le début février, le prix de l'action a été divisé par deux et plus de 400 milliards de dollars de capitalisation boursière sont partis en fumée. «Je couvre Meta depuis des années et je n'ai jamais été aussi inquiète pour l'avenir de la société», a remarqué Debra Williamson, analyste chez Insider Intelligence.
Le numéro deux mondial de la publicité numérique tire sa puissance de sa capacité à cibler avec précision des centaines de millions d'utilisateurs, dans un environnement où ils passent du temps au quotidien, à socialiser ou à se divertir.
Conjoncture économique
«Mais Meta est en train de perdre son emprise sur son immense audience», a constaté l'experte. «Sa base d'utilisateurs américains de Facebook croît à peine et, même si Instagram aide à faire avancer la barque, on commence à observer un ralentissement du côté des adolescents et jeunes adultes», a-t-elle détaillé.
Les grandes plateformes souffrent en plus de la conjoncture économique, qui force les annonceurs à couper dans leur budget marketing, et des changements d'Apple sur la confidentialité des données, qui ont réduit leur marge de manoeuvre en matière de personnalisation des publicités.
La semaine dernière, Snap a plongé de 40% au lendemain de performances financières jugées décevantes, malgré une hausse notable du nombre d'utilisateurs de Snapchat.
Et Google a enregistré mardi le plus faible taux de croissance de ses revenus sur un an depuis le deuxième trimestre de 2020, quand les annonceurs avaient brutalement fermé les vannes au début de la pandémie.
Rachat contesté
A l'automne dernier, Facebook s'est rebaptisé Meta pour signaler un pivot vers le «métavers», présenté comme l'avenir de l'internet, un univers parallèle accessible en réalité augmentée et virtuelle (AR et VR).
«Mais comme l'entreprise est obligée de se re-concentrer sur ses fondamentaux, ses initiatives dans le métavers ont perdu de l'élan», a noté Debra Williamson.
Mercredi, l'autorité américaine de la concurrence (FTC) a en outre annoncé avoir lancé des poursuites contre Meta pour l'empêcher de racheter Within Unlimited et son application d'exercice physique en réalité virtuelle (VR), Supernatural.
La FTC estime que le groupe américain veut «acheter des parts de marché au lieu de les gagner au mérite», comme il l'avait fait, selon elle, dans les années 2010, en rachetant Instagram et la messagerie WhatsApp.