2021Moitié moins de raisins vendangés en Valais en 2021, estime l'IVV
zd, ats
2.11.2021 - 17:00
Les vendanges valaisannes 2021 sont de qualité, mais leur quantité est inférieure d'environ 50% à une année moyenne. «De mémoire de vigneron, jamais une récolte n’aura été aussi faible», estime l’Interprofession de la Vigne et du Vin (IVV).
Keystone-SDA, zd, ats
02.11.2021, 17:00
02.11.2021, 19:17
ATS
Les chiffres définitifs officiels des vendanges 2021 ne seront connus qu’en janvier 2022. Mais l’IVV a déjà sondé ses membres sur le bilan de ce millésime particulier, détaille-t-elle mardi dans un communiqué: «On peut l’évaluer à la moitié d’une année moyenne».
Les conditions météorologiques de 2021 ont été dévastatrices pour le vignoble valaisan. Au gel d'avril, se sont ajoutées les attaques de mildiou – un champignon – et des épisodes de grêles à certains endroits. Pour le président de l'IVV, Yvan Aymon la situation se tend chaque année un peu plus, car ces épisodes climatiques sont récurrents. «La moitié des dix dernières années ont été des années difficiles», résume-t-il auprès de Keystone-ATS.
Abandon des vignes
Les vignerons font preuve d'une très forte résilience, mais si cette tendance se poursuit, Yvan Aymon craint que ces derniers n'abandonnent leurs parcelles. Cela «dépend beaucoup des réserves de chacun, mais si 2022 se passait mal, alors ce serait dramatique».
L'IVV a entrepris différentes démarches auprès de la Confédération et de l’Etat du Valais afin d'obtenir de l'aide pour la branche. Outre l’augmentation des paiements directs aux vignerons, il souhaite notamment la mise en place d’une réserve climatique. Un projet actuellement en cours de discussion au niveau national mais qui est aussi un «véritable serpent de mer».
Certains vignerons, qui ont arrêté en cours d'année après avoir constaté les dégâts, hésitent à reprendre le chemin des vignes. Pour ceux-là, 2021 a déjà été l'année de trop, explique Yvan Aymon, inquiet. L'IVV a aussi constaté des abandons de vignes mais ne peut encore évaluer l'ampleur de ce phénomène bien réel, complète-t-il.
La législation est très claire à ce sujet: lorsqu'une parcelle n'est pas travaillée, tout doit être arraché immédiatement, pour des raisons sanitaires. Les parcelles arrachées restent cadastrées comme vigne durant dix ans. L'IVV va tout faire pour que ces surfaces soient reconstituées et replantées en vigne. Mais dans l’intervalle, l’IVV propose de donner une vraie raison d’être à ces parcelles en favorisant la biodiversité du vignoble.
«Excellent millésime»
Malgré ce bilan quantitatif, la qualité des baies épargnées et vendangées plus tardivement que d’habitude est «extrêmement réjouissante» et celles-ci présentent «une belle complexité phénolique et un subtil équilibre entre sucre et acidité», relève l'IVV.
«Par chance, et contrairement à des fruits comme l’abricot, le vin n’est pas un produit de consommation immédiat. L’effet d’une récolte plus faible peut se lisser sur plusieurs millésimes», détaille Yvan Aymon. Autrement dit, les consommateurs pourront compter, cette année aussi, sur le vin valaisan.