Sous la pression d'ONG Nestlé se retire de Birmanie deux ans après le coup d'État

afp

27.2.2023 - 17:38

Le géant agroalimentaire Nestlé va cesser toute production en Birmanie, a affirmé lundi un porte-parole du groupe, qui imite ainsi d'autres entreprises étrangères depuis le coup d'Etat de février 2021.

Deux ans après le putsch qui a semé le chaos en Birmanie, Nestlé a décidé de se retirer du pays à l'image de diverses multinationales, en partie sous l'effet de la pression d'organisations de défense des droits humains. (archives)
Deux ans après le putsch qui a semé le chaos en Birmanie, Nestlé a décidé de se retirer du pays à l'image de diverses multinationales, en partie sous l'effet de la pression d'organisations de défense des droits humains. (archives)
ATS

Keystone-SDA, afp

En raison de la «situation économique actuelle», l'usine de Nestlé située dans le pôle commercial de Rangoun ainsi que le siège social du groupe vont «cesser leurs activités», a déclaré un porte-parole à l'AFP, sans préciser de date.

Diverses multinationales ont quitté la Birmanie depuis 2021 – en partie sous l'effet de la pression d'organisations de défense des droits humains -, dont le français TotalEnergies, l'américain Chevron et l'australien Woodside, le brasseur japonais Kirin ou encore le cigarettier britannique BAT et l'opérateur télécoms norvégien Telenor.

Nestlé commercialise en Birmanie le café instantané Nescafé, les nouilles Maggi et la boisson au chocolat et au malt Milo.

«Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour soutenir toutes les personnes affectées par cette décision», a assuré le porte-parole, sans apporter de détails sur le nombre de personnes employées par Nestlé dans le pays.

Une entreprise birmane commercialiserait et distribuerait à sa place les produits Nestlé de Thaïlande, de Malaisie et des Philippines, a encore indiqué le porte-parole.

La Birmanie est en proie au chaos depuis le putsch de 2021 qui a renversé le gouvernement civil d'Aung San Suu Kyi et qui a fait plonger l'économie du pays. La répression de la dissidence qui a suivi a déclenché des combats dans de vastes régions du pays.

Plus de 3000 personnes ont été tuées dans la répression de la dissidence par l'armée depuis qu'elle a pris le pouvoir et plus de 19'000 ont été arrêtées, selon un groupe de surveillance local.