BanquesNette hausse des escroqueries financières avec la pandémie
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1.7.2021 - 12:31
Les cas d'escroquerie financière ont nettement augmenté l'an passé en lien avec la pandémie de coronavirus, a constaté l'instance de médiation des banques suisses. Cette dernière a fait face d'une manière générale à une hausse des cas déposés devant son instance.
Keystone-SDA, al
01.07.2021, 12:31
01.07.2021, 12:44
ATS
«L'Ombudsman a traité de nombreux cas où les clients ont fait valoir des prétentions auprès de leur banque après avoir été victimes d'actes frauduleux», notamment sur internet, a précisé l'organisme, selon lequel «la nette augmentation de ce genre de cas s'explique clairement, du moins en partie, par la pandémie de coronavirus», a-t-il précisé dans son rapport annuel.
«Des escrocs ont souvent réussi à tromper les clients de sorte à les amener à utiliser leurs avoirs bancaires à mauvais escient, par exemple en les incitant à retirer des espèces au guichet ou à un automate avant de les remettre aux escrocs», a ainsi détaillé l'institution.
D'autres cas d'incitation au débit des comptes à des fins d'escroquerie ("authorised push payments"), de falsification de signature, de piratage de la carte bancaire et d'accès frauduleux au compte d'e-banking ont également été rapportés. Les portemonnaies électroniques, notamment d'Apple Pay et Samsung Pay, ne sont pas protégés de ces attaques.
Les victimes d'attaques contre leurs moyens de paiement mobiles «ont été particulièrement choqués par l'impossibilité de bloquer la transaction malgré une découverte et une notification immédiates», a souligné l'Ombudsman.
Alors que les avoirs volés sont difficilement récupérables, les clients lésés se sont tournés vers l'Ombudsman car leur banque a refusé de les rembourser.
En 2020, l'Ombudsman des banques suisse a traité 2175 nouveaux cas, ce qui représente une hausse de 8% par rapport à l'année précédente, a détaillé l'organisme d'information et de médiation des clients des établissements membres de l'Association suisse des banquiers.
L'instance a parallèlement clos 2142 cas, une progression de 6% comparé à 2019. La part des cas soumis depuis l'étranger, notamment de France et d'Allemagne, a reculé de 37% à 26%. Dans la Confédération, le nombre de dossier soumis du côté alémanique représente désormais la majorité des cas (54%). Les dossiers issus de la partie romande et tessinoise représentent respectivement 17% et 3%.
Dans le détail, la vaste majorité des plaintes réglées par l'instance nationale – qui gère par ailleurs la recherche d'avoirs sans contact et en déshérence – concerne les relations bancaires générales, les litiges concernant les comptes et livret d'épargne et le trafic de paiement. Les contentieux concernant les hypothèques sont également bien représentés.
Les sommes en jeu s'élevaient majoritairement jusqu'à 10'000 francs et n'ont pas dépassé les 100'000 francs dans 86% des cas. Seul 3% des affaires concernaient des montants supérieurs à 1 million.
Concernant les avoirs en déshérence, l'Ombudsman a reçu l'année dernière 453 demandes, contre 468 en 2019. Elles sont principalement originaires d'Europe (y compris de la Suisse) et d'Amérique du Nord. En 2020, l'instance a pu rendre 3,6 millions de francs aux ayants-droits. Sur la période de 2001 à 2020, ce sont au total 118,8 millions qui ont été restitués.