NeuchâtelNon du gouvernement aux transports publics gratuits
js, ats
26.1.2021 - 11:51
Le Conseil d'Etat neuchâtelois appelle à rejeter l'initiative cantonale pour des transports publics gratuits, déposée en février 2018. Le gouvernement lui préfère un contre-projet indirect «comprenant des mesures ciblées, rapides à mettre en oeuvre et à un coût raisonnable pour les finances publiques».
«Les importantes charges qu’engendrerait la gratuité des transports publics fragiliseraient le développement de nos infrastructures de transports et l’attractivité résidentielle du canton», a indiqué mardi le Conseil d'Etat dans un communiqué. L'initiative vise à instaurer, sur le territoire cantonal, une politique de gratuité en matière de transports publics tout en conservant les prestations actuelles.
Le surcoût de la gratuité s'élèverait à au moins 43 millions de frans par an, selon les calculs du gouvernement. La mise en oeuvre cantonale de la gratuite induirait, de fait, un report de charges des usagers vers les collectivités publiques, et donc l’ensemble des contribuables, et ce pour l’équivalent d’au moins sept points d’impôts.
Le Conseil d'Etat souligne que deux tiers des coûts des transports publics sont actuellement déjà à la charge des contribuables et que les entreprises et les institutions souffrent déjà financièrement des conséquences de la crise sanitaire.
De plus, le gouvernement estime que la gratuité «fragiliserait fortement le développement de l’offre de transport et les investissements nécessaires, comme les nombreux modules du RER neuchâtelois, le déploiement de la mobilité électrique dans les transports urbains et la mise aux normes pour les personnes à mobilité réduite».
Mesures tarifaires
Vu l'interconnexion avec le reste du réseau de transports en Suisse, le soutien confédéral de quelque 28 millions de francs annuels ne serait pas acquis, a ajouté le gouvernement. Pour ce dernier, la progression de l’utilisation des transports publics «passe avant tout par des investissements dans des infrastructures performantes, une offre attractive et un système tarifaire compétitif».
Le Conseil d'Etat, qui aimerait un retrait de l'initiative ou un rejet par la population en cas de vote, propose un contre-projet indirect pour augmenter l'attractivité des transports publics avec trois mesures tarifaires ciblées. Celles-ci prévoient notamment un rabais complémentaire sur l'abonnement Junior des moins de 25 ans.
Ces mesures pourraient être mises en oeuvre progressivement dès 2022. Elles coûteraient quelque 2,2 millions de francs par an.