Novartis a obtenu le feu vert de la Commission européenne pour une thérapie génique destinée à traiter une maladie rare de la rétine, permettant de rétablir la vision chez les patients, a annoncé vendredi le laboratoire bâlois. Son prix fait cependant débat.
Luxturna (voretigene neparvovec) est décrit comme étant la première thérapie génique permettant de soigner la perte de vision liée à la dégénérescence héréditaire de la rétine. Cette dernière est associée à une mutation au niveau du gène RPE65 qui entraîne une perte progressive de la vision jusqu'à la cécité.
Les personnes nées avec une mutation du gène RP65 peuvent souffrir d'une perte de vision dès l'enfance, la plupart des patients développant une cécité complète. Le Luxturna apporte à l'oeil une copie fonctionnante du gène RPE65, permettant aux enfants et adultes atteints de cette maladie - qui affecte environ 1 personne sur 200'000 - de recouvrer la vision, s'ils disposent de suffisamment de cellules rétiniennes viables.
Grâce à ce traitement, qui est directement injecté dans les yeux, les cellules de la rétine peuvent de nouveau produire la protéine normale, convertir la lumière en un signal électrique et ainsi rétablir la perte de vision du patient.
"L'homologation est très importante pour les patients, car à ce jour il n'existait pas de traitement pharmaceutique" contre cette maladie, a indiqué Christina Fasser, président de la fédération Retina International, qui soutient la recherche des maladies héréditaires de la rétine.
Pour Bart Leroy, responsable du département ophtalmologique de l'hôpital universitaire de Gand en Belgique, "il existe enfin un avenir prometteur pour le traitement des maladies génétiques rares de l'oeil, après plus de 20 ans de recherche".
L'homologation par Bruxelles concerne les 28 pays de l'UE, ainsi que l'Islande, le Liechtenstein et la Norvège, a précisé Novartis dans un communiqué.
Négociations sur les coûts
Novartis avait reçu mi-septembre un avis favorable pour ce produit du Comité des médicaments à usage humain (CHMP).
Le prix du traitement risque cependant de constituer une pierre d'achoppement pour les régulateurs. Selon Novartis, des décisions sont attendues l'année prochaine et en 2020.
L'américain Sparks Therapeutics, qui a développé ce traitement et avec lequel Novartis a conclu un accord de distribution, facture environ 850'000 dollars pour ce traitement unique injecté, ont précisé les analystes de la Banque cantonale de Zurich (ZKB) dans un note.
Ce prix paraît "acceptable", le traitement permettant d'empêcher une totale cécité du patient. Mais les négociations sur le coût du médicament avec les autorités européennes risquent d'être tendues, au vu de la pression sur les prix exercée par les régulateurs, a prévenu la ZKB.
A la Bourse suisse, l'action Novartis ne prenait pas de direction claire et oscillait entre hausse et baisse. A 10h58, A 09h28, la nominative perdait 0,1% à 87,30 francs, alors que l'indice vedette SMI progressait de 0,12%.
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