Médias Pascal Broulis et Tamedia en conciliation

ATS

22.3.2019 - 17:56

Le conseiller d'Etat vaudois Pascal Broulis a déposé une action civile pour atteinte à l'honneur contre un journaliste du Tages-Anzeiger (archives).
Le conseiller d'Etat vaudois Pascal Broulis a déposé une action civile pour atteinte à l'honneur contre un journaliste du Tages-Anzeiger (archives).
Source: KEYSTONE/ADRIEN PERRITAZ

Le conseiller d'Etat vaudois Pascal Broulis a déposé une action civile pour atteinte à l'honneur à l'encontre du journaliste du Tages-Anzeiger qui a notamment rédigé plusieurs articles sur sa situation fiscale. Une séance de conciliation doit se tenir début avril.

L'information révélée par Le Temps a été confirmée vendredi par le service de communication de Tamedia. Son responsable pour la Suisse romande, Simon Koch, ne fait cependant pas d'autre commentaire sur cette affaire «vu l'état de la procédure».

«L'action en justice a été déposée en février», a précisé Alexandre Curchod, l'avocat de Pascal Broulis. «Il n'y a pas d'élément déclencheur particulier. C'est l'accumulation, la répétition d'articles à charge qui n'était plus tolérable».

Vingtaines d'articles

«Une action au civil est suffisante. Il y a atteinte à la considération de Pascal Broulis. Nous voulons faire constater qu'il y a des atteintes illicites par voie de presse. Au total une vingtaine d'articles», poursuit l'avocat.

«Nous ne voulons pas interdire aux journalistes d'écrire. Mais des mises en cause systématiques et illégitimes d'un magistrat ne sont pas acceptables», affirme encore Alexandre Curchod.

Secret fiscal

Pour mémoire, février 2018, le correspondant du Tages-Anzeiger en Suisse romande, qui appartient à l'éditeur Tamedia, rédigeait un article sur Pascal Broulis et ce qu'il nommait «le secret fiscal du chef du Département des finances». Le journaliste y révélait que le ministre PLR s'acquitte de deux tiers de ses impôts communaux à Sainte-Croix et d'un tiers à Lausanne.

Le conseiller d'Etat réfute faire de l'optimisation fiscale, dit ne rien cacher, mais l'affaire gagne de l'ampleur et agite médias et monde politique. Elle rebondit au Grand Conseil et au Conseil d'Etat. Après des mois de tensions et des inspections, en mai 2018, le gouvernement blanchit finalement le ministre PLR.

Mais l'affaire ne s'arrête pas là. Le journaliste publie alors des articles sur des voyages de personnalités, dont Pascal Broulis, en Russie en compagnie du milliardaire Frederik Paulsen, président du groupe Ferring à St-Prex, au bénéfice d'un forfait fiscal.

Plusieurs députés déposent des textes au plénum et trois élus interpellent le Ministère public lui demandant d'étudier l'opportunité d'ouvrir une instruction pénale sur ces voyages. A l'issue des investigations préliminaires, le procureur général estime qu'il n'y a aucune infraction pénale et que Pascal Broulis n'a bénéficié d’aucun avantage incompatible avec sa charge. C'était en octobre 2018. Contacté, le conseiller d'Etat n'a pour l'heure pas donné suite.

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