Prix du pétrole Le WTI dévisse après le report de la réunion de l'Opep+

afp

22.11.2023 - 18:00

Le pétrole WTI, référence américaine du brut, a brièvement dévissé de plus de 5% mercredi après l'annonce du report de la réunion ministérielle des pays producteurs de pétrole de l'alliance Opep+, alimentant les rumeurs de discorde entre ses membres.

Le pétrole WTI, référence américaine du brut, a brièvement dévissé de plus de 5% après l'annonce du report de la réunion ministérielle des pays producteurs de pétrole de l'alliance Opep+, alimentant les rumeurs de discorde entre ses membres. (archives)
Le pétrole WTI, référence américaine du brut, a brièvement dévissé de plus de 5% après l'annonce du report de la réunion ministérielle des pays producteurs de pétrole de l'alliance Opep+, alimentant les rumeurs de discorde entre ses membres. (archives)
ATS

Keystone-SDA, afp

Vers 16H00 GMT (17H00 HEC), le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en janvier, était encore en net repli, accusant une baisse de 4,29% à 74,43 dollars.

Son équivalent européen, le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison le même mois, perdait également du terrain, en recul de 4,14% à 79,04 dollars.

Dans un bref communiqué, l'alliance Opep+ a annoncé mercredi un report de quatre jours de sa réunion ministérielle sans fournir d'explication.

«L'incertitude n'est jamais bonne pour les marchés financiers, qui doivent maintenant ronger leur frein pour savoir ce que l'Opep+ fera l'an prochain», a commenté pour l'AFP Giovanni Staunovo, analyste d'UBS.

Avec ce report, «le marché estime qu'il y a plus de chances que la réduction unilatérale saoudienne d'un million de barils par jour soit annulée si les membres (du groupe) ne parviennent pas à se mettre d'accord», a expliqué à l'AFP Helge André Martinsen, analyste de DNB.

L'Arabie saoudite, leader de facto de l'Opep+, avait en effet décidé de réduire sa production d'un million de barils par jour en marge de la dernière réunion ministérielle du groupe, en juin dernier. Une réduction ensuite prolongée mensuellement jusqu'à septembre, puis jusqu'à la fin de l'année.

Emboîtant le pas à l'Arabie saoudite, la Russie avait également annoncé une réduction plus modeste de son offre, aussi prolongée jusqu'à fin 2023.

Ces réductions complètent les baisses instaurées depuis début mai et en vigueur jusqu'à fin 2024 décidées par neuf producteurs, dont Ryad, Moscou, Bagdad ou encore Dubaï, pour un total de 1,6 million de barils quotidiens.

Les analystes voient surtout dans ce report des signes de discorde entre les membres de l'alliance.

Les coupes saoudiennes «devaient être temporaires», a rappelé à l'AFP Jorge León, analyste de Rystad Energy. Le point de tension se situe sur «comment partager le fardeau» des réductions, a-t-il ajouté.

Le marché s'attend à l'annonce d'une réduction de production, mais des interrogations subsistent quant à l'échelle de la décision. Un abaissement des quotas de l'Opep+, nécessiterait l'accord à l'unanimité des 23 membres.

La décision du groupe «dictera l'équilibre du marché du pétrole pour le début de l'année 2024 et l'évolution du prix du pétrole à court terme», a noté DNB.

En parallèle, les stocks commerciaux de pétrole brut américains ont bondi la semaine dernière, selon des chiffres publiés mercredi par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA), dans des proportions bien supérieures aux attentes du marché.

Ces réserves ont augmenté de 8,7 millions de barils durant la semaine achevée le 17 novembre, alors que les analystes tablaient sur une hausse de 1,75 million seulement, d'après un consensus établi par l'agence Bloomberg.