Vote électronique Pas d'e-voting dans quatre cantons le 19 mai

ATS

29.3.2019 - 14:41

Pas de vote électronique le 19 mai à Neuchâtel et Fribourg (archives).
Pas de vote électronique le 19 mai à Neuchâtel et Fribourg (archives).
Source: KEYSTONE/ALESSANDRO DELLA BELLA

Le système de vote électronique de la Poste ne sera pas utilisé dans quatre cantons, dont Neuchâtel et Fribourg, le 19 mai. Le géant jaune a pris la décision de ne pas le mettre à disposition. La Chancellerie fédérale fera le point de la situation.

L’intégrité des votations et des élections est une priorité absolue, affirme la Poste. Elle corrigera le code source, le fera à nouveau contrôler par des experts indépendants et suspend l’exploitation de son système.

La Chancellerie fédérale, qui a été informée d'une nouvelle faille, juge logique la décision de l'ex-régie. La faille affecte la vérifiabilité individuelle, qui permet au votant de vérifier que son vote est enregistré correctement. Or, il s'agit d'un élément-clef du système actuel de la Poste, utilisé depuis 2016 par quatre cantons (BS,FR,NE,TG).

Le système de vote électronique du canton de Genève, qui ne présente pas cette faille, a quant à lui été autorisé pour la votation du 19 mai. Il est utilisé dans cinq autres cantons (AG, BE, GE, LU, SG, VD), précise la Chancellerie fédérale.

Selon le géant jaune, il peut être exclu que des votations ou des élections passées aient été manipulées, car l’erreur engendrerait des suffrages non valables. Le cas échéant, ces derniers seraient nécessairement remarqués au moment du décryptage de l’urne.

L’Organisation des Suisses de l’étranger s'est dite consternée par la décision de la Poste, y voyant un coup dur pour les expatriés qui souhaitent voter. Elle n'en reconnaît pas moins que la sécurité du système dot être garantie. Elle entend discuter avec les différents acteurs concernés, dont la Chancellerie fédérale, pour savoir comment les choses évolueront.

Test public

Le nouveau système de vote électronique de la Poste a fait l’objet d’un test public d’intrusion du 25 février au 24 mars. Plus de 3000 pirates du monde entier y ont pris part. Aucune manipulation de suffrage n’a été détectée dans l’urne à l’issue du test, selon la Poste.

Les pirates ne sont pas parvenus à s’introduire dans le système de vote électronique. Les tentatives d’attaque par déni de service ont échoué. Au total, les pirates ont soumis 173 constats. La Chancellerie fédérale, les cantons et la Poste en ont confirmé seize, qui ont été classés «non critiques».

La Poste intégrera ces enseignements dans le développement de son nouveau système de vote électronique. La Chancellerie fédérale fera aussi le point de la situation. Selon son porte-parole René Lenzin, la nouvelle faille n'a pas été découverte lors d'une intrusion par des pirates, mais a été mise en évidence par le groupe d'experts en informatique.

Initiative

Deux autres failles avaient déjà été rendues publiques, dont la dernière lundi par les partisans d'un moratoire sur le vote électronique. Une initiative vient d'être lancée pour l'interdire au moins jusqu'à ce qu'il soit autant protégé contre des manipulations que le vote traditionnel à l'urne. L'Assemblée fédérale pourrait lever l'interdiction cinq ans au plus tôt après son introduction.

Mais seulement sous plusieurs conditions. Les étapes essentielles du vote devraient pouvoir être vérifiées par des électeurs sans compétences particulières, le vote doit correspondre à la volonté réelle des électeurs et ne pas avoir été influencé, les résultats partiels du vote électronique doivent être identifiés clairement et des recomptages fiables être possibles.

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