Policière grièvement blessée Le conducteur schizophrène suivra une thérapie

leph, ats

8.3.2022 - 12:12

La justice zurichoise a reconnu un automobiliste de 22 ans coupable de tentatives d'assassinat contre deux policières. Schizophrène, il avait forcé un barrage de police en 2019 à Winterthour (ZH) et happé l'une des deux agentes. Sa peine de 16 ans et trois mois de prison est commuée en thérapie stationnaire en milieu fermé.

Un policier de la police du canton du Valais effectue un barrage routier a l'aide d'une herse lors d'un exercice sur la gestion d'une attaque terroriste en Valais de la police cantonale valaisanne ce mardi 7 mai 2019 a Collombey-Muraz.(KEYSTONE/Laurent Gillieron)
Un policier de la police du canton du Valais effectue un barrage routier a l'aide d'une herse lors d'un exercice sur la gestion d'une attaque terroriste en Valais de la police cantonale valaisanne ce mardi 7 mai 2019 a Collombey-Muraz.(KEYSTONE/Laurent Gillieron)
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8.3.2022 - 12:12

Le 13 octobre 2019, l'accusé a cambriolé un garage à Winterthour et y a volé une limousine. Après avoir dormi dans la voiture et l'avoir équipé de plaques d'immatriculation volées, elles aussi, il a commis des délits de chauffard en se rendant à Coire et sur le chemin du retour: il a filé à des vitesses atteignant jusqu'à 260 km/h.

À plus de 40 km/h sur le trottoir

À son arrivée à Winterthour, la police l'attendait avec un barrage, forçant le prévenu à s'arrêter. Lorsqu'il s'est rendu compte que plusieurs policiers braquaient leurs armes sur lui, il a redémarré et a percuté une policière sur un trottoir à une vitesse de 40 à 50 km/h.

L'agente âgée de 39 ans a été projetée à plusieurs mètres avant d'atterrir violemment sur l'asphalte. Grièvement blessée, elle souffre aujourd'hui encore des séquelles de l'impact au sol. Une collègue qui se trouvait également sur le trottoir a pu se mettre en sécurité au dernier moment.

Cas réétudié après cinq ans

Dans son jugement rendu mardi, le Tribunal de district de Winterthour a estimé que le prévenu avait pris en compte le fait qu'il risquait de tuer les deux policières sur le trottoir en tentant de s'échapper. Il l'a reconnu coupable de tentatives d'assassinat et de plusieurs autres délits.

Or le jeune homme souffre d'une forme grave de schizophrénie paranoïaque, provenant notamment de sa consommation de drogues. Sa peine est donc commuée en thérapie stationnaire. La durée de cette thérapie est fixée à cinq ans dans un premier temps. Son cas sera alors réétudié. La mesure peut être prolongée de cinq ans. Dans le milieu judiciaire, elle est aussi appelée «petit internement».

L'accusé écope tout de même 180 jours-amende à 10 francs et à une amende de 250 francs pour divers petits délits.

Dans la lourdeur de la peine de prison commuée en thérapie stationnaire, la Cour s'est montrée plus sévère que la procureure. Cette dernière avait exigé 12 ans de prison commuables. La défense avait, elle, demandé que cette peine ne dépasse pas quatre ans, en plaidant uniquement les lésions corporelles graves ainsi que les délits mineurs.

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