Conjoncture Raiffeisen craint une croissance moins forte

ATS

8.1.2019 - 18:34

Les exportations suisses pourraient marquer le pas cette année, notamment en raison d'une appréciation du franc (archives).
Les exportations suisses pourraient marquer le pas cette année, notamment en raison d'une appréciation du franc (archives).
Source: KEYSTONE/GAETAN BALLY

L'économie suisse devrait nettement marquer le pas cette année, après un exercice 2018 fructueux porté par une conjoncture mondiale dynamique. Le produit intérieur brut (PIB) devrait ralentir à 1,2% en 2019, contre +2,5% attendus en 2018, a indiqué mardi Raiffeisen.

La prudence affichée par les économistes du troisième groupe bancaire helvétique s'explique par le ralentissement conjoncturel observé au niveau international, les incertitudes géopolitiques comme le Brexit et le litige commercial entre les Etats-Unis et la Chine.

Martin Neff, économiste en chef de Raiffeisen, a cependant nuancé l'étendue du ralentissement, estimant que "2018 a représenté une année particulièrement bonne, qui ne doit être considérée comme la norme".

Les incertitudes internationales ont également un impact sur le franc, qui s'est raffermi par rapport principalement à l'euro depuis mai dernier. M. Neff anticipe ainsi une paire de devises euro-franc à 1,09, contre 1,12 actuellement, et le dollar-franc à 0,96 (0,98 mardi matin) d'ici la fin de l'année.

Difficultés à venir pour le tourisme

Le renchérissement de la devise nationale "ne passera pas inaperçu au niveau des exportations, dont la croissance réelle devrait ralentir à 0,6%", après +1,4% en 2018. Le secteur du tourisme, qui s'était récemment remis de la cherté de franc, risque aussi d'être de nouveau pénalisé.

Autre moteur de la croissance suisse, la consommation privée devrait freiner à +0,9% cette année, contre +1,0% en 2018. Le recul de l'immigration et le vieillissement de la population ont notamment été avancés comme causes de ce ralentissement.

Le taux de chômage est attendu cette année à 2,8%, après 2,6% en 2018 et l'inflation devrait rester stable à 1,0%.

Face à ces difficultés, la Banque nationale suisse (BNS) devrait continuer à afficher un statu quo en matière de politique monétaire, qui devrait rester expansionniste. L'institut d'émission, qui doit à tout prix éviter un renchérissement du franc, attendra que la Banque centrale européenne (BCE) resserre ses taux, ce qui risque d'être retardé au vu du ralentissement conjoncturel.

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