Climat Randonner serein en 2040

ATS

27.8.2020 - 14:43

Les conséquences du changement climatique sur la randonnée se font d’ores et déjà sentir, comme dans la région d'Aletsch (VS) où le recul du glacier a rendu les parois et pentes rocheuses instables (archives).
Les conséquences du changement climatique sur la randonnée se font d’ores et déjà sentir, comme dans la région d'Aletsch (VS) où le recul du glacier a rendu les parois et pentes rocheuses instables (archives).
Source: KEYSTONE/ANTHONY ANEX

Dans le cadre du projet «Randonner serein en 2040» de Suisse Rando, des chercheurs du SLF ont analysé les conséquences possibles du réchauffement pour les randonneurs et le réseau de chemins pédestres. Les résultats devraient aider à prendre des mesures.

La randonnée est populaire en Suisse et cette tendance pourrait encore s’accentuer. En effet, le réchauffement climatique prolonge la saison des randonnées en montagne. De plus, les jours de canicule en plaine amènent de plus en plus de monde dans les régions montagneuses.

Dans un même temps, les risques encourus lors d’une randonnée pourraient changer: selon les scénarios climatiques, des événements météorologiques extrêmes comme de fortes précipitations ou la sécheresse vont augmenter, se répercutant sur les dangers naturels en montagne, a indiqué jeudi le WSL Institut pour l’étude de la neige et des avalanches (SLF).

Dans le cadre du projet «Randonner serein en 2040» de l’association «Schwyzer Wanderwege» et de la faîtière Suisse Rando, les chercheurs ont analysé la littérature scientifique et ont compilé les principales conclusions. Des ateliers entre experts ont par ailleurs été organisés.

«L’objectif était d’identifier les dangers naturels pertinents et de créer une base scientifique pour des mesures concrètes», explique Alexander Bast, collaborateur scientifique au SLF, cité dans le communiqué.

Chutes de pierres

Il est probable que les chutes de pierres ou les éboulements soient plus fréquents à l’avenir et prennent des proportions plus extrêmes. Cela concerne en premier lieu le terrain des Alpes et Hautes Alpes et donc les chemins de randonnée en montagne et alpins en altitude.

Les randonneurs peuvent réduire le risque en évitant par exemple les parois rocheuses très exposées après de fortes précipitations ou d’importantes fluctuations de température. Des dommages plus fréquents sur l’infrastructure de chemins seront inévitables, tout comme la hausse de la charge d’entretien, selon les auteurs.

Les autres dangers naturels touchant les randonnées sont les laves torrentielles, les glissements de terrain et les avalanches estivales. Ces derniers évoluent de différentes façons selon la région, l’altitude et la saison.

Les laves torrentielles pourraient par exemple diminuer du fait de la sécheresse en été mais être plus fréquentes dans l’entresaison en raison des précipitations plus fortes.

Conséquences déjà patentes

Les conséquences du changement climatique sur la randonnée se font d’ores et déjà sentir, comme dans la région d'Aletsch (VS) où le recul du glacier a rendu les parois et pentes rocheuses instables. Il a déjà fallu y fermer les chemins de randonnée pédestre ou créer des chemins de remplacement.

En 2019, un chemin de randonnée a également dû être fermé provisoirement suite à un éboulement à Flüela Wisshorn dans les Grisons.

Les résultats de cette étude de littérature servent de base à la prochaine phase du projet. Il s’agit de réaliser des études de cas dans trois régions pilotes dans le canton de Schwyz, du Valais et des Grisons pour appliquer les constatations aux spécificités régionales.

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