FonrocheRapport sur la cause des secousses près d'un site de géothermie
ATS
5.5.2022 - 15:05
Un rapport diligenté après plusieurs tremblements de terre près d'un site de géothermie dans l'agglomération de Strasbourg pointe la responsabilité de l'opérateur Fonroche. Il évoque notamment un faisceau d'indices concordants vers l'existence d'un lien entre l'activité de l'entreprise et ces séismes.
Keystone-SDA
05.05.2022, 15:05
05.05.2022, 15:55
ATS
Les secousses de magnitude 2,1 à 3,6 enregistrées fin 2020 sont ainsi à associer aux opérations menées sur les puits de géothermie d'octobre à décembre 2020, écrivent les experts dans ce rapport commandé en février 2021 par la préfecture du Bas-Rhin et publié jeudi sur son site.
L'étude avait été présentée mercredi lors d'un comité de suivi du site géothermique de Reichstett-Vendenheim, situé au nord de l'agglomération strasbourgeoise. Cette installation est à l'arrêt depuis fin 2020 à la suite d'une série de séismes survenus depuis 2019 qui avaient suscité l'émoi à Strasbourg et dans sa région.
«Parmi les causes de cette sismicité, les volumes importants de fluide injecté depuis septembre 2020 dans un réservoir de taille réduite qui ont entraîné la mise en pression du fond du puits et induit une déstabilisation des failles et fractures préexistantes», écrivent les scientifiques.
Pour eux, la sismicité persistante en novembre 2020 aurait dû alerter Fonroche (rebaptisé depuis GéoRhin) sur l'occurrence d'un phénomène d'instabilité. Cela aurait dû remettre en cause la poursuite des injections sans attendre un nouveau séisme, début décembre, relèvent les experts.
«Au vu des grandes profondeurs atteintes, de l'existence de zones de failles importantes, d'un chargement tectonique significatif et des grands volumes de fluide injectés, le site de Vendenheim présentait un niveau d'aléa sismique pouvant être considéré comme élevé», poursuit le rapport.
Cette situation aurait dû inciter à plus de précautions dans la conduite des opérations, tancent les experts, pour lesquels le «manque de données solides (...) a impliqué (...) une mauvaise évaluation du risque de sismicité».
Cela ne signifie «pas que tous les projets géothermiques dans de telles conditions ne sont a priori pas viables mais qu'ils nécessitent plus de précautions dans la conduite des opérations», estiment-ils encore. Ils jugent indispensable de continuer à surveiller le réservoir de Vendenheim dans les années à venir.