Conjoncture Regain d'optimisme dans l'industrie en août

ATS

2.9.2019 - 15:06

Malgré sa progression en août – la première de l'année – le PMI de l'industrie est resté en dessous du seuil de croissance, ce qui suggère «un déclin de l'activité industrielle dans les prochains mois». (archives)
Malgré sa progression en août – la première de l'année – le PMI de l'industrie est resté en dessous du seuil de croissance, ce qui suggère «un déclin de l'activité industrielle dans les prochains mois». (archives)
Source: KEYSTONE/URS FLUEELER

L'industrie suisse a enregistré un léger regain de confiance en août. L'indice PMI des directeurs d'achats est remonté à 47,2 points, en hausse de 2,5 points sur un mois, mais reste ancré sous le seuil de croissance défini à 50 points.

La situation est meilleure dans les services, où l'indice PMI a gagné 7,2 points comparé à juillet pour atteindre 55,3 points, ont indiqué lundi les auteurs du sondage mensuel Credit Suisse et procure.ch.

Dans les deux cas, les indices dépassent les prévisions des économistes interrogés par AWP. Le PMI pour l'industrie était ainsi attendu entre 45,0 et 46,0 points et celui des services de 49,0 à 49,4 points.

Depuis le début de l'année, le PMI dans l'industrie n'a cessé de reculer et août représente le premier mois où ce baromètre très suivi par les acteurs économiques est remonté. Le maintien en dessous du seuil de croissance suggère cependant «un déclin de l'activité industrielle dans les prochains mois», ont averti les auteurs du sondage.

Ces derniers ont cité le raffermissement du franc contre l'euro, principale monnaie d'exportation, l'augmentation des incertitudes géopolitiques et un ralentissement de la croissance dans les pays clients des exportateurs suisses comme principale raison du faible moral dans l'industrie helvétique.

Alors que les sous-indices mesurant les attentes en matière de carnet de commande (+8,2 points) et de stocks (+4,0) ont augmenté, les prévisions d'embauche (-4,9) ont chuté à leur plus bas niveau depuis juillet 2016 laissant augurer des baisses d'effectifs.

Quant au secteur des services, il semble faire fi du recul de l'indice PMI de l'industrie. Selon les spécialistes, les services sont plus dépendants de la croissance économique interne, encore solide en Suisse, et des dépenses des ménages. Mais cette situation pourrait rapidement s'inverser en cas de difficulté généralisée sur le marché du travail, ont nuancé Credit Suisse et procure.ch.

Chez les petites et moyennes entreprises (PME), le moral s'est par contre considérablement dégradé en août, selon un autre baromètre établi par Raiffeisen. L'indice PMI de la banque a chuté pour la première fois depuis l'été 2018 sous le seuil d'expansion.

Ralentissement attendu pour la Suisse

L'indice PME PMI compilé par la coopérative bancaire saint-galloise a reculé en août de 3,5 points à 49,8 points, a-t-elle précisé dans un communiqué.

«La conjoncture dans l'industrie se refroidit, non seulement au niveau mondial mais aussi en Suisse», a expliqué Raiffeisen. Après avoir impacté négativement les grands groupes, cette situation se répercute maintenant avec un décalage sur les PME.

Les indicateurs PMI ne sont pas les seuls à pointer vers un ralentissement. Vendredi, le baromètre compilé par l'institut zurichois KOF, stable sur un mois à 97,0 points en août, a révélé que l'économie suisse devrait évoluer vers des horizons incertains.

«Le baromètre affiche toujours une dynamique inférieure à la moyenne. La conjoncture suisse devrait ainsi évoluer sur la retenue ces prochains mois», avaient estimé les spécialistes du KOF.

Selon les plus récentes données de l'Office fédéral de la statistique (OFS), le produit intérieur brut (PIB) de la Suisse a augmenté de 2,8% l'année dernière, grâce au commerce extérieur et l'industrie manufacturière.

Les prévisions pour 2019 semblent moins positives, sur fond de guerre commerciale américano-chinoise et de possible récession en Allemagne, première destination des exportations helvétiques.

Le Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco) table pour 2019 sur une hausse du PIB de 1,2%. Les pronostics des économistes d'UBS, Credit Suisse ou du KOF entrent dans une fourchette entre 1,1% et 1,6%.

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