Transport aérien Rome veut continuer à soutenir Alitalia

ATS

18.12.2019 - 19:32

Pour maintenir à flot Alitalia, Rome a débloqué au début décembre un nouveau prêt relais de 400 millions d'euros, après les 900 millions d'euros déjà consentis en 2017 (archives).
Pour maintenir à flot Alitalia, Rome a débloqué au début décembre un nouveau prêt relais de 400 millions d'euros, après les 900 millions d'euros déjà consentis en 2017 (archives).
Source: KEYSTONE/EQ IMAGES/MORITZ HAGER

Le gouvernement italien n'entend pas «offrir en cadeau» la compagnie italienne Alitalia à sa concurrente allemande Lufthansa, a indiqué mercredi le ministre du développement économique. Il n'exclut pas une intervention publique pour sauver l'entreprise.

«Il n'est pas vrai» que le gouvernement veuille «offrir en cadeau la compagnie italienne à Lufthansa», a affirmé Stefano Patuanelli, lors d'une audition devant la commission transports de la chambre des députés.

Selon quelques médias italiens ayant rencontré récemment le patron de Lufthansa, Carsten Spohr, la compagnie allemande pourrait éventuellement être intéressée à reprendre Alitalia, mais à moyen terme et ce, après une grande restructuration.

L'idée serait de réduire la flotte à quelque 90 appareils contre 113 appareils et de ne garder que 5000 à 6000 salariés sur 11'000, une partie de la manutention pouvant être cédée à d'autres entreprises.

Ce n'est qu'une fois cette restructuration menée à bien que Lufthansa serait prête à faire une alliance commerciale avec Alitalia. Puis une fois que la compagnie italienne aura redressé ses comptes, Lufthansa pourra penser à un éventuel rachat (soit au moins dans 18 mois), selon les médias italiens, qui n'ont pas cité clairement M. Spohr.

Deux millions de perte par mois

M. Patuanelli s'est dit opposé à «un dépeçage» d'Alitalia. «Je crois que les possibilités de relancer la compagnie nationale existent, en ayant conscience que le coût du personnel ne détermine pas les pertes», a-t-il dit, en précisant que celles-ci s'élevaient à près de deux millions d'euros par mois.

Confrontée à la concurrence des compagnies à bas coûts, Alitalia accumule les difficultés depuis des années. Elle est sous tutelle depuis 2017, à la suite du rejet par les salariés d'un plan de restructuration prévoyant 1700 suppressions d'emplois sur 11'000.

Le gouvernement cherche depuis un ou des repreneurs, sans succès. M. Patuanelli a reconnu être «préoccupé: si cela était si facile, [la question, ndlr] aurait déjà été résolue par d'autres, nous n'avons pas tellement d'alternative». Il a indiqué ne «pas exclure une intervention publique» tout en disant qu'il ne pourrait y avoir «de nouvelles interventions à fonds perdus».

Pour maintenir à flot la compagnie, Rome a débloqué début décembre un nouveau prêt relais de 400 millions d'euros, après les 900 millions d'euros déjà consentis en 2017.

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