Une premièreSanofi va produire les vaccins de Pfizer-Biontech
afp
27.1.2021 - 09:29
Sanofi va produire le vaccin contre le Covid-19 de ses concurrents Pfizer-Biontech au second semestre, «une première» dans le secteur de l'industrie pharmaceutique, a affirmé Olivier Bogillot, patron France du laboratoire sur RTL mercredi, tout en défendant la stratégie de son groupe.
Sanofi a annoncé mercredi matin dans un communiqué, après l'avoir dévoilé dans un entretien à la presse la veille, qu'il donnera à Pfizer/Biontech l'accès à son outil de production à partir de l'été 2021. Les producteurs de vaccins autorisés contre le Covid-19 rencontrent en effet des difficultés de production à très grande échelle.
Dans ces conditions, Sanofi «prendra en charge les dernières étapes de la fabrication pour fournir plus de 125 millions de doses de vaccin Covid-19 pour l'Union européenne», selon ce communiqué.
Produire pour un concurrent «est une première», a souligné Olivier Bogillot mercredi sur RTL, ajoutant que «l'enjeu n'est pas du tout économique mais la capacité de les distribuer le plus vite possible».
M. Bogillot a par ailleurs défendu les choix stratégiques de son laboratoire, vivement critiqué depuis le retard de son principal candidat-vaccin.
«Moderna et Biontech ont fait ce choix-là (de la technologie novatrice de l'ARN messager, NDLR) aussi car c'était la seule technologie qu'ils avaient. Nous, on avait plusieurs options. On a choisi une option qu'on maîtrisait», a-t-il indiqué à propos du vaccin utilisant la technologie de la protéine recombinante qu'il développe avec le britannique GSK.
Mais ce vaccin, qui était initialement annoncé pour l'été 2021, a essuyé un revers après des essais cliniques décevants. Il «va arriver d'ici à la fin de l'année. On s'attend à avoir une très bonne efficacité», a affirmé M. Bogillot.
«On va aussi explorer l'efficacité de ce vaccin sur les variants» du virus, a-t-il précisé.
Enfin, le patron de Sanofi France a défendu les suppressions de centaines de postes dans la recherche et développement du groupe, qui ont suscité l'émoi au vu de la lenteur du mastodonte français face à d'autres laboratoires.
Ces suppressions n'ont, selon M. Bogillot, «aucune conséquence sur la branche vaccins. Sanofi a décidé d'aller mettre ses investissements dans les maladies où vous avez les plus grands besoins».