Fin de Mühleberg Satisfaction des antinucléaires

ATS

20.12.2019 - 08:29

Mise en service en 1972, la centrale nucléaire de Mühleberg a toujours été dans le collimateur de Greenpeace. L'organisation écologiste a régulièrement dénoncé des problèmes au niveau de la sécurité (archives).
Mise en service en 1972, la centrale nucléaire de Mühleberg a toujours été dans le collimateur de Greenpeace. L'organisation écologiste a régulièrement dénoncé des problèmes au niveau de la sécurité (archives).
Source: KEYSTONE/CHRISTIAN BEUTLER

Greenpeace qualifie de succès historique l'arrêt vendredi de Mühleberg. Mais l'ONG écologiste estime que des problèmes subsistent, notamment ceux qui sont liés aux éléments radioactifs et à la sécurité des autres centrales nucléaires en Suisse.

«Le démantèlement de la centrale nucléaire de Mühleberg va rendre la Suisse un peu plus sûre», commente Florian Kasser, expert de l'ONG pour les questions liées au nucléaire. Mais il ajoute qu'il n'existe aucune installation de stockage sûre pour les déchets hautement radioactifs en Suisse ou à l'étranger.

A l'heure actuelle, il n'existe pas de technologie qui permette de traiter définitivement le combustible nucléaire usager. La Nagra, société coopérative pour le stockage de déchets radioactifs, prévoit d'enfouir les déchets radioactifs dans un lieu en Suisse encore à déterminer.

Dans son communiqué, Greenpeace Suisse rappelle qu'elle a mené avec d'autres organisations antinucléaires des campagnes pour obtenir la fermeture de Mühleberg. L'ONG a dénoncé au cours des dernières décennies les incidents survenus à la centrale, les risques en cas de séisme ou d'inondation majeure. Elle a aussi mené des actions pacifiques et soutenu des procédures judiciaires.

Arrêt des autres centrales

Greenpeace a donc salué la décision du groupe BKW de fermer le site de Mühleberg. Elle n'a toutefois pas manqué de rappeler leurs responsabilités aux autres exploitants de centrales nucléaires, estimant nécessaire de fixer des dates contraignantes pour l'arrêt des quatre derniers réacteurs de Suisse.

L'organisation écologiste appelle donc le pouvoir politique à se saisir de la question et à exiger une planification de l'arrêt des installations existantes. Avec l'arrêt de Mühleberg, quatre centrales sont encore en activité en Suisse: Beznau 1 (AG), Beznau 2 (AG), Gösgen (SO) et Leibstadt (AG).

«Une perte pour la Suisse»

Dans le camp opposé, Swissnuclear estime que la déconnexion définitive du réseau de Mühleberg constitue une perte majeure pour l'approvisionnement électrique de la Suisse, notamment en hiver. L'association professionnelle des exploitants des centrales nucléaires suisses relève que la centrale bernoise est mise hors service alors qu'elle répondait aux standards de sécurité.

Sans la centrale nucléaire de Mühleberg, la dépendance de la Suisse vis-à-vis des importations d'électricité de l'étranger augmentera, relève Swissnuclear. L'association rappelle que pour le moment l'électricité qui était produite à Mühleberg ne pourra pas être intégralement remplacée par du courant renouvelable produit en Suisse.

Pour les exploitants des centrales nucléaires, le courant qui sera importé ne sera pas aussi respectueux que celui qui était produit à Mühleberg. Ils relèvent que l'installation bernoise a permis d'éviter plus de 50 millions de tonnes d'émissions de CO2 par rapport à une centrale à gaz combiné moderne.

«En arrêtant la centrale nucléaire de Mühleberg, la Suisse abandonne une partie de son courant propre», estime Swissnuclear. Le courant importé peut notamment provenir de centrales à charbon.

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