Danemark Sous-marin danois: la tête de la journaliste suédoise retrouvée

ATS

7.10.2017 - 15:54

Copenhague

La police danoise a annoncé samedi avoir retrouvé la tête et les deux jambes de la journaliste suédoise Kim Wall. La jeune femme a trouvé la mort alors qu'elle était venue interviewer l'inventeur danois Peter Madsen en août à bord de son sous-marin artisanal.

Des plongeurs les ont retrouvés vendredi dans la baie de Køge, à une cinquantaine de kilomètres au sud de Copenhague, a précisé aux journalistes l'inspecteur de la police de cette ville, Jens Moller Jensen. "La nuit dernière, notre dentiste légiste a confirmé qu'il s'agissait de la tête de Kim Wall", a-t-il déclaré.

Selon lui, un premier sac a été retrouvé contenant les vêtements de la reporter âgée de 30 ans. "Dans le même sac, il y avait un couteau et des tuyaux en plomb pour lester le sac", a-t-il expliqué. Les deux jambes ont ensuite été découvertes ainsi qu'"une tête qui se trouvait également dans un sac, lequel était également lesté de multiples pièces de métal".

L'inspecteur Jensen a ajouté que la police poursuivrait ses recherches pour retrouver ses bras.

Auparavant, le tronc de Kim Wall, dont les membres et la tête avaient été délibérément sectionnés et qui était aussi lesté de métal, avait été découvert par un cycliste en baie de Køge le 21 août, onze jours après la disparition de la jeune journaliste.

Aucun signe de fracture

L'inspecteur Jensen a souligné qu'il n'y avait "aucun signe de fracture sur le crâne ni aucun signe d'autre violence brutale sur le crâne".

Détenu depuis le 11 août et inculpé de meurtre et atteinte à l'intégrité d'un cadavre Peter Madsen, 46 ans et marié, se dit innocent malgré un large faisceau d'indices à charge.

Le 10 août, il avait embarqué Kim Wall à bord du sous-marin UC3 Nautilus, un submersible qu'il a conçu et construit. La journaliste indépendante souhaitait faire le portrait de cet ingénieur autodidacte obsédé par la conquête des mers et de l'espace.

Après avoir assuré l'avoir débarquée à sa demande en soirée du même jour non loin de Copenhague, il a ensuite affirmé qu'elle avait succombé à un accident à bord et que, pris de panique, il avait jeté son corps à la mer.

Selon cette version, il était monté sur le pont, retenant la porte de l'écoutille d'accès à la tourelle dans laquelle se trouvait Kim Wall. Glissant brutalement, il avait lâché prise et le panneau de 70 kilos était retombé sur la tête de la jeune femme qui avait lourdement chuté.

Le corps de la journaliste était intact selon lui lorsqu'il l'avait passé par-dessus bord.

Films de femmes décapitées

L'accusation soutient que M. Madsen a tué Kim Wall afin de satisfaire un fantasme sexuel, puis démembré et mutilé son corps.

L'autopsie du torse n'avait pas permis d'établir les causes de la mort. Elle avait en revanche mis en évidence de multiples mutilations infligées aux parties génitales de la victime.

Des films "fétichistes" dans lesquels des femmes "réelles" étaient torturées, décapitées et brûlées ont été retrouvés sur un disque dur dans son atelier, avait annoncé mardi le parquet danois.

"Ce disque dur ne m'appartient pas", a rétorqué Peter Madsen, laissant entendre que de nombreuses personnes avaient accès à son atelier.

Il a assuré qu'il n'y avait eu aucune relation sexuelle entre eux et que leurs contacts avaient été purement professionnels.

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