Politique monétaire Taux de la Fed maintenus entre 1,5 et 1,75%

ATS

11.12.2019 - 22:10

Le patron de la Fed, Jerome Powell, garde un oeil sur l'évolution de l'économie mondiale (archives).
Le patron de la Fed, Jerome Powell, garde un oeil sur l'évolution de l'économie mondiale (archives).
Source: KEYSTONE/AP/JACQUELYN MARTIN

Pour sa dernière réunion monétaire de l'année, la banque centrale américaine a observé une pause sur les baisses de taux mercredi après trois réductions depuis juillet. Elle entend ainsi parer aux tensions commerciales et à la faiblesse de la croissance mondiale.

Comme s'y attendaient les marchés financiers, alors que la croissance des Etats-Unis avance à un rythme «modéré», les taux sont maintenus entre 1,5% et 1,75%. La décision des membres du comité monétaire a été unanime alors que le repli des taux d'intérêt les avait divisés.

La Fed indique dans son communiqué que les taux sont à «un niveau approprié pour soutenir l'expansion de l'activité économique, des conditions d'emplois dynamiques et une inflation proche de l'objectif symétrique de 2%«. La banque centrale ajoute toutefois qu'elle va surveiller les implications sur l'économie américaine «des développements à l'international et de la faible inflation».

Croissance de 2% en 2020

Cet automne, les inquiétudes autour d'un ralentissement de la croissance mondiale et des péripéties du Brexit, ainsi que les tensions commerciales, avaient justifié les baisses de taux.

Le comité monétaire a maintenu sa projection de croissance à 2% en 2020, 1,9% en 2021 après 2,2% cette année et prévoit que le taux de chômage reste à 3,5%, un plus bas en 50 ans. Comme dans son évaluation d'octobre, elle note que les dépenses des ménages ont fortement augmenté, mais que les investissements des entreprises sont faibles.

Si l'on en croit les projections des membres du comité sur l'évolution des taux, ceux-ci devraient rester en l'état en 2020, la Fed observant une pause prolongée. Seuls quatre participants sur 17 estiment qu'il faudra les relever alors qu'ils étaient 7 à le penser en septembre.

Le profil de l'inflation aux Etats-Unis, qui reste à un niveau bas, nécessite moins de hausse des taux d'intérêt, a estimé mercredi le président de la banque centrale américaine, Jerome Powell lors d'une conférence de presse.

«Ce qui est différent [par rapport à la fin des années 1990, ndlr], c'est que vous avez des caractéristiques structurelles très différentes dans l'économie, en particulier autour de l'inflation», a-t-il commenté.

Voir l'inflation «persister»

«Maintenant, comme vous pouvez le voir, l'inflation accélère à peine malgré le fait que le chômage est à son plus bas niveau depuis 50 ans et devrait y rester. Le besoin d'augmentation des taux est moindre», a-t-il ajouté. Il a par ailleurs indiqué qu'il voulait voir l'inflation «persister» avant de relever les taux.

Sur le front du commerce international, il a souligné que la signature du nouveau traité de libre-échange nord-américain Etats-Unis, Mexique, Canada (AEUMC) sera positif pour l'économie américaine.

L'économie des Etats-Unis est dans sa onzième année de croissance relativement soutenue par rapport à la performance des autres pays industrialisés avec un PIB en expansion de 2,1% au troisième trimestre en rythme annuel.

Le marché du travail a encore surpris les économistes par sa vitalité en novembre, avec la création de 266'000 emplois et un taux de chômage à nouveau au plus bas depuis un demi-siècle, à 3,5%.

Optimisme sur le commerce

L'inflation pour sa part reste modeste, mais a frémi en novembre, selon l'indice CPI (+0,3% sur le mois) publié mercredi, poussée par une hausse des prix de l'énergie. Pour la première fois depuis un an, elle s'est inscrite à 2,1% sur douze mois, un peu au-dessus de la cible idéale de la Fed, qui préfère toutefois considérer l'indice PCE toujours plus faible.

En outre, un vent d'optimisme souffle sur le conflit commercial entre la Chine et les Etats-Unis, les deux pays préparant le terrain, selon le Wall Street Journal, pour reporter une nouvelle salve de tarifs douaniers que Washington entendait infliger dès le 15 décembre sur quelque 160 milliards de dollars de marchandises chinoises prisés par les Américains, telles que les téléphones portables ou les chaussures de sport.

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