Economie circulaire Textura: des textiles recyclés en chiffons pour l'industrie locale

ll, ats

3.10.2023 - 17:01

Une partie des vêtements collectés est revendue dans des magasins de seconde main (Image prétexte).
Une partie des vêtements collectés est revendue dans des magasins de seconde main (Image prétexte).
ATS

Textura lance une nouvelle ligne de production de chiffons d'essuyage à destination de l'industrie. Au lieu d'être exportés, une partie des textiles récoltés dans ses containers seront recyclés pour une utilisation locale, afin de favoriser une économie circulaire.

3.10.2023 - 17:01

La coopérative vaudoise à but non lucratif collecte quelque 1800 tonnes de textiles par an. Cette marchandise est amenée dans une halle à Beaulieu, où elle est triée et traitée. Une partie est revendue dans des magasins de seconde main, notamment chez Ateapic.

«Nous écoulons environ 20'000 pièces de textile chaque mois» explique Emmanuelle Rossier, responsable de Département chez Démarche, la coopérative dont fait partie Textura. Mais, faute de capacités, tout ne peut être trié et revalorisé à Lausanne.

Nouvel élan

La nouvelle filière inaugurée mardi permettra de prendre en charge une partie de cette marchandise. «L'idée n'est pas nouvelle, mais cela ne se faisait quasiment plus en Suisse, de sorte que les entreprises devaient se fournir à l'étranger», relève Mme Rossier.

Ces chiffons industriels sont triés, lavés et coupés. Ils servent au dépoussiérage, nettoyage humide, lustrage ou à l'application de crèmes et autres produits de nettoyage. «N'importe quelle entreprise qui a une machine a besoin de chiffons», résume la spécialiste.

Nouvelles machines à Beaulieu

Textura a récemment agrandi et modernisé son espace de tri. Elle a dû modifier ses processus et s'équiper des machines nécessaires pour la production de ces chiffons destinés à l'industrie.

A l'avenir, la société aimerait disposer de davantage de ressources pour pouvoir traiter plus de matériel, voire l'entier de la marchandise qu'elle collecte dans le canton. Pour ce surplus, elle travaille actuellement avec des recycleurs belges et suisses et affirme être «très attentive» à ce qui est fait avec ces textiles.

En juillet dernier, une enquête de la RTS sur cette industrie du recyclage avait montré que des montagnes d'habits usagés atterrissent dans des décharges à ciel ouvert en Afrique ou Asie. Et ceci après avoir parcouru des milliers de kilomètres.

Transparence et traçabilité

Textura veut continuer à développer ses partenariats industriels afin de s'assurer que la majeure partie des textiles qu'elle récolte soit traitée «de manière transparente et traçable», ajoute Mme Rossier. Pour rappel, Textura est active depuis 1992 dans la collecte et le recyclage des textiles sur territoire vaudois.

Cette institution subventionnée a aussi pour mission de favoriser la réinsertion professionnelle. Elle encadre et forme plus de 600 personnes par année dans une quinzaine de métiers.

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