Les bénéfices de Total ont chuté au deuxième trimestre, pâtissant de la baisse des cours du pétrole et du gaz mais aussi du repli des volumes et des marges dans le raffinage.
Son bénéfice net a reculé de 26% par rapport au deuxième trimestre de 2018, pour atteindre 2,8 milliards de dollars (quasiment autant en francs), a indiqué le géant pétrolier et gazier français dans un communiqué.
Le résultat net ajusté – qui exclut des éléments volatils et exceptionnels et fait par conséquent référence dans le secteur – a pour sa part chuté de 19% à 2,9 milliards de dollars. C'est un peu moins bien que ce qu'attendaient les analystes, selon le consensus établi par FactSet.
«Les marchés restent volatils», a souligné le PDG Patrick Pouyanné, cité dans un communiqué.
Les cours du Brent de la mer du Nord n'ont atteint que 68,9 dollars le baril en moyenne au deuxième trimestre, contre 74,4 dollars un an plus tôt. Les prix moyen de vente du gaz ont aussi reculé de 17% sur un an.
Le marché reste soumis à des tendances contradictoires. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et son allié russe limitent leur production pour soutenir les cours et des incertitudes persistent sur la production en Libye, au Venezuela et en Iran.
Mais d'un autre côté «l'environnement reste volatil avec une incertitude sur la croissance de la demande d'hydrocarbures liée aux perspectives sur la croissance économique mondiale», note Total.
Raffinage en baisse
Sur le plan opérationnel, sa production d'hydrocarbures a fortement progressé, de 9%, pour atteindre 2,957 millions de barils équivalent pétrole par jour, portée par le démarrage et la montée en puissance de gros projets de gaz naturel liquéfié (GNL) en Russie et en Australie, ou de pétrole en Angola et au Nigeria.
Le groupe prévoit d'ailleurs toujours d'augmenter sa production de plus de 9% cette année.
Du côté du raffinage, les volumes ont en revanche baissé de 8% au deuxième trimestre à la suite de l'arrêt temporaire de la raffinerie française de Grandpuits (Seine-et-Marne) après une fuite sur un oléoduc et de la baisse d'activité de celle de Leuna en Allemagne, liée à une contamination du brut venant de Russie.
Dans cette activité, les marges ont aussi baissé, souligne Total.
Ces résultats en berne étaient globalement attendus: les analystes de Berenberg ont pointé récemment un «trimestre difficile» dans un «environnement d'affaires mitigé» pour l'ensemble du secteur, citant les cours en baisse ainsi que les marges de raffinage en recul en Europe.
Ces difficultés restent toutefois loin de celles rencontrées lors de la chute des cours du pétrole à partir de l'été 2014, qui avaient obligé les entreprises à des mesures drastiques.
Total redit d'ailleurs qu'il reste attaché à sa «discipline sur les dépenses» engagée à cette occasion, avec des investissements organiques contenus autour de 14 milliards de dollars.
Cessions
Selon Patrick Pouyanné, Total va aussi poursuivre une «politique active de gestion du portefeuille» avec «la cession de 5 milliards de dollars d'actifs sur la période 2019-2020 dont la majorité dans l'exploration-Production».
Côté acquisitions, Total doit racheter des actifs africains du groupe américain Anadarko afin de se renforcer dans ses activités stratégiques: l'Afrique et le gaz naturel liquéfié (GNL).
Total avait annoncé début mai un accord avec Occidental Petroleum en vue de racheter pour 8,8 milliards de dollars (7,8 milliards d'euros) les actifs d'Anadarko en Algérie, au Ghana, au Mozambique et en Afrique du Sud.
Cette opération est encore soumise à la finalisation du rachat d'Anadarko par Occidental Petroleum.
Le groupe a aussi cédé récemment des actifs jugés non stratégiques au Royaume-Uni.
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