Assurance maladie Trop d'hôpitaux et de prestations, selon le patron de Groupe Mutuel

falu, ats

8.10.2023 - 05:37

Pour Thomas Boyer, le système de santé suisse reste de bonne qualité, mais n'est plus finançable (archives).
Pour Thomas Boyer, le système de santé suisse reste de bonne qualité, mais n'est plus finançable (archives).
ATS

Le directeur du Groupe Mutuel appelle à intervenir sur les médicaments, la planification hospitalière et le catalogue des prestations pour limiter les hausses des primes de l'assurance maladie. Il demande la création d'une task force avec tous les acteurs de la santé.

Keystone-SDA, falu, ats

Celle-ci «devrait regrouper les cantons, la Confédération, les assureurs, les médecins, les hôpitaux, la 'pharma', les autres prestataires de soins et les patients», énumère Thomas Boyer dans un entretien diffusé par Le Matin Dimanche et le SonntagsBlick. «Les différents acteurs doivent arrêter de se renvoyer la balle», sinon «rien ne bouge».

L'initiative de la task force doit venir de Berne, car «le Parlement fédéral doit valider les réformes», relève-t-il. L'arrivée d'un nouveau conseiller fédéral en charge de la santé dans quelques mois est «une opportunité pour insuffler une nouvelle dynamique et construire des vrais compromis», ajoute-t-il.

Médicaments et hôpitaux

Pour lutter contre la hausse des coûts, le patron du Groupe Mutuel propose d'agir à court terme sur les coûts des médicaments, c'est-à-dire utiliser davantage de génériques. A moyen terme, la Suisse doit revoir sa copie en matière de planification hospitalière, poursuit-il.

Avec 576 sites hospitaliers, la Suisse a «la plus forte densité d'Europe, après la France. C'est beaucoup trop», ajoute M. Boyer. «Il faut regrouper des sites et repenser l'organisation du système». Il préconise de passer d'une planification hospitalière cantonale à une planification suprarégionale, voire centralisée.

«À plus long terme, un changement de modèle est nécessaire», poursuit le responsable. Il ne faut pas seulement agir sur les prix, mais aussi sur le volume des prestations, selon lui. «Il faut s'interroger sur l'efficacité réelle de chaque intervention et sur son utilité pour le patient [...] On doit pouvoir ouvrir une réflexion entre ce qui est nécessaire et ce qui relève du confort».