Politique monétaire Trop tôt pour changer les conditions monétaires, selon la BNS

ot, ats

22.5.2021 - 03:37

Thomas Jordan est le président de la BNS depuis 2012 (archives).
Thomas Jordan est le président de la BNS depuis 2012 (archives).
ATS

Malgré une détente du taux de change du franc, le président de la BNS ne voit aucune raison de mener une politique monétaire restrictive pour le moment. Il est «totalement prématuré» de commencer à réduire le bilan et à resserrer les conditions monétaires, selon lui.

Keystone-SDA, ot, ats

La valeur du franc suisse reste élevée sur le marché des changes, l'inflation est à peine supérieure à zéro et les facteurs de production ne sont pas encore pleinement utilisés en Suisse, énumère Thomas Jordan dans un entretien diffusé samedi par la Neue Zuercher Zeitung.

«Il serait faux de signaler maintenant au monde que la BNS est la première banque centrale à envisager une politique restrictive», explique-t-il. Il faut une poussée de l'inflation pour un changement de taux, ce qui ne se voit pas encore, ajoute-t-il.

La Banque nationale suisse (BNS) achète d'énormes quantités de devises étrangères depuis des années pour empêcher le franc de se renforcer. En février, le bilan de la banque centrale a dépassé la barre des 1000 milliards. Ce n'est pas un problème en soi, estime M. Jordan. Les provisions ont cependant été augmentées, pour faire face à une hausse des risques financiers, poursuit-il.

Politique favorable à la Suisse

Pour le responsable, l'augmentation du bilan est le résultat de la gestion de la crise par la BNS depuis 2008. Sans intervention, le franc serait massivement surévalué, avec des conséquences négatives pour le développement économique, rappelle-t-il. «Si les turbulences avaient été nettement plus grandes sur le taux de change, des industries importantes en Suisse n'existeraient pratiquement plus aujourd'hui sous leur forme actuelle».

M. Jordan relève que cette politique a été favorable à la Suisse, qui obtient de meilleurs résultats que ses voisins européens avec son produit intérieur brut (PIB). Malgré des turbulences extrêmes, il a été possible d'assurer la stabilité des prix, ajoute-t-il.

Il estime qu'une pression inflationniste est possible à moyen et long terme, si des plans de relance soutiennent la demande et si, dans le même temps, le mouvement mondial ne s'essouffle pas.