Washington
Donald Trump a reçu mercredi le Premier ministre canadien Justin Trudeau pour évoquer les "difficiles" négociations en cours sur l'accord de libre-échange nord-américain (Aléna). Il a laissé une nouvelle fois planer le doute sur le sort de cette entente.
Cette rencontre - la deuxième à la Maison-Blanche entre les deux hommes - intervient le jour même de la reprise des négociations sur cet accord qui lie depuis 1994 Etats-Unis, Canada et Mexique. Elle a lieu dans un climat de tensions exacerbées entre les Etats-Unis et le Canada au sujet du dossier des avions de Bombardier.
"Nous devons protéger nos travailleurs", a martelé le président américain en accueillant M. Trudeau dans le Bureau ovale. "Nous verrons si nous pouvons faire les changements dont nous avons besoin (...) Nous verrons ce qui se passera".
Evoquant ses "bonnes relations personnelles" avec le jeune dirigeant canadien, il a estimé que les dés n'étaient pas encore jetés et répété que la fin de l'accord était l'une des hypothèses possibles. "Il faut que ce soit équitable pour nos deux pays", a martelé le président, qui a promis en campagne de "faire revenir" les emplois aux Etats-Unis en renégociant le traité.
Trudeau menace de renoncer à Boeing
La visite de M. Trudeau intervient au moment où l'administration américaine entend imposer des droits compensatoires et des droits antidumping sur les importations des CSeries de l'avionneur canadien. Elle estime que ceux-ci ont bénéficié de subventions substantielles du gouvernement canadien et sont vendus en-dessous de leur prix de fabrication.
Le dirigeant canadien a pour sa part menacé de ne pas acheter 18 avions de combat Super Hornet de Boeing si les Etats-Unis persistaient dans leur volonté de pénaliser Bombardier. Il pourrait préférer faire l'acquisition d'avions de combat d'occasion F18 australiens, a-t-il souligné dans un communiqué publié avant la rencontre.
Selon le texte du gouvernement d'Ottawa, les discussions menées avec Boeing "sont toujours en suspens". Justin Trudeau assure "collaborer avec le gouvernement des Etats-Unis afin d'examiner toutes les options possibles".
Pas d'avancées majeures
Les Etats-Unis absorbent les trois quarts des exportations canadiennes. Pour autant, les relations commerciales sont tendues depuis l'investiture en janvier du milliardaire républicain qui ne cesse de dénoncer l'Aléna comme le "pire accord commercial" qui soit.
La renégociation de l'accord a débuté mi-août. Trois séances de discussions ont déjà eu lieu sans avancées majeures. Le représentant américain au Commerce Robert Lighthizer, qui conduit la délégation américaine, a indiqué mercredi que la nouvelle session se terminerait le 17 octobre avec une conférence de presse tri-partite.
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