Biens de consommation Unilever promet de réduire le plastique

ATS

7.10.2019 - 18:22

Unilever, groupe aux 400 marques (Knorr, Lipton, Magnum, Dove...) rejoint ainsi d'autres grandes entreprises qui ont mis le combat contre le plastique en avant ces derniers mois, comme Nestlé (archives).
Unilever, groupe aux 400 marques (Knorr, Lipton, Magnum, Dove...) rejoint ainsi d'autres grandes entreprises qui ont mis le combat contre le plastique en avant ces derniers mois, comme Nestlé (archives).
Source: KEYSTONE/EPA ANP/MARCO DE SWART

Comme Unilever, qui a annoncé lundi vouloir diviser par deux ses emballages d'ici 2025, les multinationales multiplient les promesses face à des consommateurs qui se détournent de plus en plus du plastique, au risque d'être accusées de «greenwashing».

«D'ici 2025, Unilever garantira une réduction de moitié de ses emballages en plastique et collectera et transformera plus d'emballages en plastique qu'il n'en commercialise», a déclaré le groupe lundi dans un communiqué.

Le géant anglo-néerlandais, dont l'«empreinte plastique» est d'environ 700'000 tonnes par an, promet ainsi d'accélérer l'utilisation de plastique recyclé et de mettre fin à l'utilisation automatique d'emballages individuels des produits, tels que les glaces ou les savons.

Le groupe aux 400 marques (Knorr, Lipton, Magnum, Dove...) rejoint ainsi d'autres grandes entreprises qui ont mis le combat contre le plastique en avant ces derniers mois.

Le groupe suisse Nestlé s'est, lui aussi, déjà fendu d'une série de promesses à l'horizon 2025: rendre 100% de ses emballages recyclables ou réutilisables et augmenter jusqu'à 35% la part de matière recyclée dans ses bouteilles en plastique.

Nestlé, propriétaire de plus de 2000 marques, dont les eaux Perrier et S.Pellegrino, a par exemple revu les emballages de sa boisson cacaotée Nesquik et veut tester des emballages réutilisables pour ses glaces Häagen-Dazs.

Chez Starbucks, la suppression des pailles en plastiques est prévue pour 2020, à Disneyland, on compte mettre fin aux petits flacons individuels de shampooing et au Royaume-Uni, certains supermarchés ont carrément banni le plastique de leurs rayons.

De quoi anticiper en partie la future réglementation européenne qui va bannir pailles, touillettes à café, tiges de ballon et emballages alimentaires en polystyrène expansé d'ici 2021.

Mais au-delà de la contrainte législative, les entreprises font surtout face à la pression croissante d'une partie des consommateurs, de plus en plus exigeants sur l'éco-responsabilité de leurs achats quotidiens.

«Prise de conscience» ou «coup de peinture verte» ?

«Nous devons rester d'actualité pour des consommateurs plus jeunes, et nous savons que (...) cette future génération se préoccupe vraiment du sens et de l'impact environnemental, et du comportement des marques qu'elle achète», a dit Alan Jope, le patron d'Unilever, à la BBC.

«Il y a une prise de conscience générale des consommateurs qui alertent à la fois les pouvoirs publics et les producteurs», confirme pour l'AFP Grégory Bressolles, professeur de marketing à la Kedge Business School.

«Les entreprises commencent à prendre conscience de la nécessité d'avoir un impact moindre sur l'environnement. Elles se donnent une image plus respectueuse de l'environnement, mais ça ne se fait pas immédiatement», ajoute-t-il, mettant en garde contre «les effets d'annonce et les coups de peinture verte».

Ce n'est pas la première annonce en la matière d'Unilever. Le groupe de 160.000 salariés est ainsi engagé dans un programme zéro déforestation et une approche «responsable» pour choisir ses fournisseurs de viande, huile de palme et soja, entre autres.

Il a aussi racheté la marque américaine de produits d'entretien respectueux de l'environnement The Laundres et un «boucher végétarien» néerlandais, De Vegetarische Slager.

Une trentaine de multinationales comme BASF, Total, ExxonMobil, Suez, Veolia ou encore Procter & Gamble ont, quant à elles, créé une alliance pour mobiliser plus d'un milliard d'euros pour trouver des solutions afin d'éliminer des déchets plastique.

«Ces mêmes boîtes investissent dans le même temps des sommes bien plus importantes pour augmenter les capacités de production plastique. Pour nous, c'est carrément du cynisme à ce stade», dénonce Laura Châtel, responsable du plaidoyer pour l'association Zero Waste France.

Quelque 80% des plastiques finissent dans les océans, soit entre 8 et 12 millions de tonnes chaque année, selon l'ONU, qui estime que si la tendance se poursuit, il y aura plus de plastiques que de poissons dans l'océan d'ici 2050.

Seulement 9% des 9 milliards de tonnes de plastique que le monde a jamais produites ont été recyclées. Une part à peine plus importante – 12% – a été incinérée, selon un rapport de l'ONU publié l'an dernier.

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