L'accélération de l'inflation aux Etats-Unis sera seulement temporaire, liée à la réouverture de l'économie, a répété mercredi la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen, balayant de nouveau les inquiétudes sur une hausse des prix forte et durable.
«Je pense comme la plupart des économistes, que la récente hausse de l'inflation reflète les difficultés de la réouverture d'une économie qui a été fermée, qui a connu d'énormes fluctuations dans les habitudes de dépenses et qui fait face à des goulets d'étranglement», a déclaré la ministre de Joe Biden devant une commission du Sénat.
«Je ne prévois pas que ça soit permanent», a-t-elle ajouté, assurant que «nous surveillons très attentivement l'inflation et la prenons très au sérieux, personne ne veut revenir à l'inflation élevée des années 70».
L'inflation a atteint en mai 5% sur un an, sa plus forte hausse depuis 13 ans, selon l'indice CPI du bureau des statistiques américain. Un bond certes spectaculaire, mais dû en grande partie à l'effet de comparaison avec des prix qui avaient chuté au printemps 2020.
Le sujet devrait être au coeur de la réunion du comité monétaire de la banque centrale américaine (Fed), qui sera suivie ce mercredi d'un communiqué et d'une conférence de presse de son président Jerome Powell.
La Fed utilise une autre mesure de l'inflation, l'indice PCE du département du Commerce, qui a connu en avril sa plus forte accélération depuis 2007, à +3,6% sur un an.
Janet Yellen a également appelé les parlementaires à adopter le budget 2022 présenté par le président Joe Biden, afin notamment de remédier aux sous-investissements qui ont conduit à un accroissement des inégalités aux Etats-Unis.
Investissements
«Nous devons remédier à ce manque d'investissements», a-t-elle plaidé, estimant que «le secteur privé n'investit pas assez» dans certains domaines.
Mme Yellen a ainsi énuméré la nécessité de financer «des programmes de formation qui peuvent conduire à des salaires plus élevés, (des systèmes de) garde d'enfants et congés payés qui aideraient les gens à réintégrer le marché du travail, ou des infrastructures qui réduiraient les émissions de carbone et stimuleraient la croissance dans les communautés négligées».
«Nous devons faire ces investissements à un moment donné, et, sur le plan budgétaire, nous sommes au moment le plus stratégique pour les faire», a-t-elle souligné, alors que «le coût des intérêts de la dette fédérale (devrait rester) bien inférieur aux niveaux historiques au cours de la prochaine décennie».