Energie Veolia et Suez doivent enfin formaliser leur traité de paix

afp

14.5.2021 - 07:51

Les deux géants français de l'eau et des déchets Veolia et Suez doivent enfin sceller vendredi l'accord qui verra le premier mettre la main sur une bonne part du second, réduit pour l'essentiel à ses activités françaises.

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Après des mois de bataille financière, politique et médiatique, le traité final doit sauf surprise être approuvé par les conseils d'administration des deux groupes (archives).
Après des mois de bataille financière, politique et médiatique, le traité final doit sauf surprise être approuvé par les conseils d'administration des deux groupes (archives).
ATS

Après des mois de bataille financière, politique et médiatique, le traité final doit sauf surprise être approuvé par les conseils d'administration des deux groupes.

Suez a longtemps ferraillé pour contrarier l'offensive de Veolia, jusqu'à ce que les deux groupes signent un armistice le 11 avril dans un hôtel parisien, après des négociations éclair sous les auspices de l'ancien patron historique de Suez, Gérard Mestrallet. Ils se sont donné jusqu'à ce vendredi pour formaliser leur accord.

Celui-ci prévoit l'acquisition par Veolia d'une large partie des activités de Suez à l'international --Etats-Unis, Amérique latine, Moyen-Orient, Espagne, Australie Royaume-Uni. Il deviendra ainsi un «champion mondial de la transformation écologique» pesant environ 37 milliards d'euros (40,5 milliards de francs) de chiffre d'affaires – contre 26 milliards en 2020 – avec quelque 230'000 salariés. Le groupe aura 5% de part du marché mondial dans ses secteurs d'activité, selon son PDG Antoine Frérot.

Son rival a sauvé sa peau mais en sortira très diminué: le «nouveau Suez» fera moins de la moitié du groupe actuel, avec un chiffre d'affaires «de l'ordre de 7 milliards d'euros» contre 17,2 milliards en 2020. Il doit garder, outre la France, des actifs en Italie, au Maroc, en Inde et en Chine.

La guerre avait commencé fin août, quand Veolia a proposé de racheter les 29,9% détenus par Engie dans Suez. Au grand dam de ce dernier qui n'a toutefois pas réussi à empêcher la vente, conclue dès octobre, et se trouvait à la merci d'une OPA ayant de fortes chances de réussir.

OPA au 3e trimestre

Concrètement, Veolia propose désormais une OPA sur l'ensemble de Suez au prix de 20,50 euros par action (dividende de 65 centimes compris), valorisant sa cible à quelque 13 milliards d'euros.

Il va ensuite céder assez d'actifs pour maintenir un «nouveau Suez» indépendant, largement concentré sur l'eau municipale et la France, et devant être repris par de nouveaux actionnaires.

L'accord prévoit notamment quatre ans de maintien de l'emploi et des acquis sociaux dans le nouveau Suez.

Les actions judiciaires en cours, suspendues lors du cessez-le-feu en avril, doivent cesser, avec l'engagement de ne pas lancer de nouvelles procédures.

Veolia espère cet été l'aval des autorités de la concurrence, pour voir aboutir son OPA au troisième trimestre, avec cession simultanée des actifs du «nouveau Suez».

Les candidats à l'achat du «nouveau Suez» ont présenté mardi leur offre, «engageante et chiffrée»: les fonds français Meridiam et américain GIP doivent reprendre 40% chacun, et la Caisse des dépôts les 20% restant. Ils sont censés s'engager pour au moins dix ans, mais la direction de Suez vise dans un deuxième temps 10% de salariés actionnaires.

Selon Suez, leur offre inclut des éléments sur le prix d'achat et le financement. Ce prix n'a pas été dévoilé, mais devait être «en cohérence» avec le montant proposé par Veolia pour l'ensemble de Suez.