Berne
Les caisses de pension et les assurances font des efforts pour que leurs investissements soient compatibles avec les objectifs climatiques. Mais les mesures prises ne sont pas encore suffisantes, selon une étude publiée lundi.
Dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord de Paris, l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) et le Secrétariat d’Etat aux questions financières internationales (SFI) ont invité en avril les caisses de pension et les assurances suisses à faire analyser la compatibilité climatique de leurs portefeuilles d’actions et d’obligations. Elles sont 79 à avoir joué le jeu, a indiqué l'OFEV.
Les institutions qui ont participé couvrent environ deux tiers du patrimoine géré. Les tests ont été réalisés par le laboratoire d'idées indépendant "2° Investing Initiative". Les décisions d’investissement du secteur financier sont encore trop peu respectueuses du climat, mais cette analyse pourrait changer la donne, estime l'OFEV.
En tant que signataire de l'Accord de Paris, la Suisse s'engage à orienter ses flux financiers vers l'objectif climatique international, soit la limitation du réchauffement climatique à 2 °C par rapport à l'ère préindustrielle. Pour y parvenir, le Conseil fédéral mise sur des mesures librement consenties par le secteur financier.
Réchauffement de 4 à 6 degrés
Le test climatique était proposé gratuitement et anonymement aux institutions. Les résultats montrent que, avec les décisions d'investissement prises, il faut plutôt s'attendre à un réchauffement mondial allant de 4 à 6 °C, ce qui reflète largement la tendance sur le marché mondial.
Il existe toutefois de grandes différences entre les portefeuilles analysés. Si certains d'entre eux sont déjà entièrement compatibles avec le climat, d'autres ne le sont que dans certains secteurs. A l'issue du test, les participants ont reçu un rapport leur expliquant comment mieux orienter, s'ils le souhaitent, leurs décisions d'investissement vers "l'objectif des 2 °C".
Si l'on ne parvient pas à basculer doucement vers une économie mondiale respectueuse du climat, certains secteurs pourraient accuser de sévères pertes lorsqu'ils devront brusquement adapter leurs plans d'investissement et de production, note l'OFEV. En procédant au test de compatibilité climatique, de nombreuses caisses de pension et assurances ont d'ores et déjà mis en œuvre les recommandations en ce sens.
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