ConstructionVinci met des milliards sur la table pour l'énergie renouvelable
afp
1.4.2021 - 11:59
Keystone-SDA, afp
01.04.2021, 11:59
01.04.2021, 12:07
ATS
Le géant français du BTP Vinci a annoncé qu'il allait acquérir les activités dans l'énergie du groupe de construction espagnol ACS pour environ 4,9 milliards d'euros, afin de devenir un grand du secteur des énergies renouvelables.
Vinci a «signé un accord avec ACS pour l'acquisition de ses activités énergie», a-t-il indiqué jeudi dans un communiqué.
Il s'agit pour le groupe français d'un «développement stratégique majeur» visant à créer un «acteur mondial de l'ingénierie, des travaux et services dans le domaine de l'énergie». L'objectif est également de «développer des projets d'énergie renouvelable».
A la Bourse de Paris, vers 11H00 (heure de Paris), le titre de Vinci montait de 2,92% à 89,93 euros, dans un marché en légère hausse.
L'opération, qui devrait être finalisée vers la fin de l'année, va permettre au géant du BTP de mettre la main sur la division Services industriels d'ACS.
Cette entité d'environ 45.000 collaborateurs génère un chiffre d'affaires de plus de 6 milliards d'euros, principalement en Espagne et en Amérique latine. Elle est dédiée à l'ingénierie et aux travaux essentiellement dans le domaine de l'énergie.
L'acquisition concerne également les participations détenues par ACS dans huit concessions dans le domaine des réseaux de transmission électrique ainsi qu'une plateforme de développement de projets de concessions dans les énergies renouvelables.
Le prix de l'acquisition est estimé à environ 4,9 milliards d'euros. Payable «entièrement en numéraire», elle sera financée par la trésorerie disponible et les lignes de crédit, précise Vinci.
En outre, le groupe pourra effectuer des paiements additionnels, sur une période de 8,5 ans au plus tard après la finalisation de l'opération, lorsque la société développera des capacités d'énergie renouvelable supplémentaires. Le montant maximum cumulé de ces paiements pourra atteindre 600 millions d'euros.
«Acteur majeur» des renouvelables
La plateforme de développement de projets de concessions doit «permettre à Vinci de devenir un acteur majeur du secteur des énergies renouvelables».
Le groupe a déjà identifié de «nouvelles opportunités» de projets pour cette activité, principalement dans le photovoltaïque, l'éolien et l'éolien en mer. Ces projets représentent le développement d'une capacité d'environ 23 gigawatts.
«Les synergies issues de notre complémentarité géographique, de nos expertises techniques et de nos modèles d'affaires intégrés, seront un atout de taille pour gagner de nouveaux projets et saisir des opportunités» dans le secteur des énergies renouvelables, a commenté Xavier Huillard, président-directeur général de Vinci, cité dans le communiqué.
Par ailleurs, Vinci et ACS comptent également créer une coentreprise qui pourra acquérir «des actifs matures d'énergie renouvelable». Cette société serait détenue à 51% et consolidée en intégration globale par Vinci.
Le groupe Vinci, connu notamment pour ses concessions d'autoroutes et d'aéroports, était déjà présent dans le domaine des infrastructures liées à l'énergie et aux énergies renouvelables via sa division Vinci Energies, qui a généré un chiffre d'affaires de 13,7 milliards d'euros l'an dernier.
Cette entité, présente dans 56 pays, est un acteur majeur de l'ingénierie et des travaux électriques. Elle est active dans les infrastructures d'énergie (environ 4 milliards d'euros de chiffres d'affaires), mais aussi de communication et de transport. Elle travaille également sur des projets de bâtiments ou d'usine.
Vinci Energies propose notamment à ses clients des «solutions techniques» afin de réduire leur empreinte carbone.
En Europe, cette division occupe une «position forte» dans de nombreux pays dont l'Allemagne, la Suisse, la Belgique et l'Espagne, selon le site internet du groupe.
Sur ces marchés, il fait face à la concurrence d'Engie, de Spie, d'Eiffage ou encore de Bouygues.
Le groupe Vinci a réalisé un chiffre d'affaires de 44 milliards d'euros en 2020, en recul de 10%, en raison de perturbations liées à la crise sanitaire.