Le titre de la fintech allemande Wirecard plongeait mardi à la Bourse de Francfort après la publication d'un article du Financial Times faisant état de «pratiques suspectes de comptabilité».
Vers 07h50 GMT, l'action du groupe reculait de 15,43% à 118,40 euros, remontant légèrement après avoir décroché de 21%, dans un indice vedette Dax en hausse de 0,54%.
L'action de la fintech allemande avait déjà plongé de 40% entre fin janvier et la mi-février après une série d'articles du FT alléguant d'une fraude au sein de la plateforme asiatique de Wirecard à Singapour, afin de gonfler les recettes du prestataire de paiements électroniques. Une enquête de la police singapourienne avait été ouverte dans la foulée.
Sa capitalisation boursière avait fondu de près de 9 milliards d'euros en huit séances (soit environ 9,9 milliards de francs).
Wirecard a de son côté toujours vigoureusement démenti les articles du quotidien britannique et indiqué qu'il allait l'attaquer en justice.
Les nouvelles accusations mardi «remettent en question» les «pratiques de comptabilité» et «le modèle économique» de l'entreprise allemande, selon le FT.
Wirecard aurait artificiellement augmenté le chiffre d'affaires et le bénéfice de ses opérations à Dubai et en Irlande, rapporte le journal britannique, s'appuyant sur des documents internes.
Plusieurs transactions réalisées par une entreprise partenaire «n'ont pas pu avoir lieu» selon le FT, qui indique que plusieurs clients contactés par ses soins affirment n'avoir «jamais entendu parler» de l'entreprise partenaire en question.
Le parquet de Munich a déjà ouvert en février une enquête préliminaire à la suite d'une plainte d'un investisseur visant un journaliste du Financial Times, qu'il accuse d'être lié aux manipulations du cours supposées de l'action de la fintech.
Une enquête d'un cabinet d'avocats mandaté par le journal avait toutefois blanchi le journaliste en question, selon le quotidien allemand Handelsblatt.
Emblématique des champions allemands implantés dans de petites villes du Sud, Wirecard faisait jusqu'ici figure de précurseur à succès des «fintechs», en se lançant dès 1999 dans les services de paiement électronique, un créneau alors ignoré par les grandes banques allemandes.
L'entreprise a pris de l'envergure avec le boom du commerce en ligne, en garantissant les règlements de transactions au bénéfice de ses clients professionnels (compagnies aériennes, pharmacies en ligne, etc.), encaissant au passage une modique prime de risque.
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