France11 hommes jugés pour des relations sexuelles avec une ado de 13 ans
AFP
23.4.2024
Onze hommes âgés de 25 à 60 ans sont jugés jeudi à Valenciennes pour avoir eu des relations sexuelles, tarifées ou non, avec une adolescente de 13 ans, qu'ils rencontraient via le site controversé coco.fr
AFP
23.04.2024, 16:08
Marc Schaller
Cinq sont poursuivis pour «recours à la prostitution d'un mineur», et six pour «atteinte sexuelle sur mineur». Ils sont, en outre, tous soupçonnés de «sollicitation» et «détention de l'image d'un mineur à caractère pornographique». Un douzième prévenu n'est poursuivi que pour ces derniers faits.
L'adolescente ne sera pas présente jeudi, afin d'éviter toute confrontation avec les prévenus, indique son avocat, Grégory Frère. Son père assistera, en revanche, aux débats.
Relations tarifées via coco.gg
L'enquête a commencé lorsque les parents de l'adolescente de 13 ans se sont présentés à la gendarmerie de Bouchain (Nord) en avril 2023, inquiets de son absence, a retracé la présidente du tribunal lors de l'audience de comparution immédiate en janvier, lors de laquelle les prévenus ont demandé le renvoi.
Grâce à son téléphone, l'adolescente a été retrouvée dans un hangar agricole chez un des prévenus dans le Pas-de-Calais.
Les recherches menées alors ont montré que la victime entretenait des relations tarifées avec de nombreux adultes, via Snapchat et le site de rencontres et de prostitution coco.fr, devenu coco.gg, sur lequel il suffit de donner son genre, son âge, son code postal et un pseudo, sans aucun contrôle.
Ce site est «un terrain de chasse pour les prédateurs», a relevé Sophie Antoine, responsable juridique d'ACPE (Agir contre la prostitution des enfants), interrogée par l'AFP.
Pas le premier cas
C'est également via un site similaire, Cocoland, que les deux mineurs mis en examen vendredi pour «assassinat» après la mort à Grande-Synthe de Philippe Coopman disent être convenus d'un rendez-vous avec la victime en se faisant passer pour une mineure.
Les prévenus ont des «profils variés (employés, ouvrier, militaire, boulanger, intérimaire, apprenti...)», avait souligné en janvier auprès de l'AFP la procureure de Valenciennes, Christelle Dumont.
En garde à vue, certains ont fini par reconnaître qu'ils savaient que la jeune fille était mineure.
Lors de l'audience de janvier, un agriculteur de 53 ans, notamment poursuivi pour «atteinte sexuelle», a dit «avoir voulu la protéger» car il était «amoureux».