Droits des femmes200 organisations attirent l'attention sur la violence sexualisée
jc, ats
10.12.2021 - 09:46
Plus de 200 organisations ont attiré l'attention sur le fléau de la violence sexualisée dans toute la Suisse depuis le 25 novembre. L'action s'est achevée vendredi, journée internationale des droits humains.
Keystone-SDA, jc, ats
10.12.2021, 09:46
10.12.2021, 10:15
ATS
«Cette année, un nombre record d'organisations ont participé à la campagne «Stop à la violence sexualisée», indique Anna-Béatrice Schmaltz, responsable de l'opération et experte en prévention de la violence, dans le communiqué publié vendredi par l'organisation féministe pour la paix.
Cette dernière menait l'action pour la 14e fois. Plus de 150 manifestations en ligne et hors ligne ont eu lieu cette année. Selon le site web, il s'agissait de séances d'information, d'exposés et de tables rondes, mais aussi de manifestations artistiques, de stands et d'actions de rue.
Les violences sexuelles ne se limitent pas au viol, soulignent les organisatrices. Elles comprennent également les attouchements non désirés et les cris, paroles, sifflements ou autres bruits sexuellement suggestifs dans l'espace public. Selon un sondage de l'institut de recherche gfs.Bern, une femme sur deux en a déjà fait l'expérience.
Les violences sexualisées n'ont rien à voir avec le sexe, relèvent aussi les organisatrices. C'est le pouvoir qui est en jeu.
Le principe du consensus
L'organisation féministe pour la paix demande une adaptation du droit pénal qui applique le principe du consensus «Seul un oui signifie oui». Actuellement, ce n'est en effet pas l'absence de consentement de la personne qui est déterminante pour qu'un viol soit considéré comme un délit, mais la violence utilisée et la force avec laquelle la victime s'est défendue.
Il est grand temps que le principe «Seul un oui signifie oui» soit reconnu dans la loi et la société, estime l'organisation. Une révision du droit pénal en matière sexuelle est prévue au Parlement, probablement l'année prochaine.
En 2020, selon les organisatrices, 713 viols et 683 cas de contrainte sexuelle ont été dénoncés en Suisse, mais le nombre de cas non déclarés est plusieurs fois plus élevé: seules 8% des agressions sont en effet dénoncées et rares sont les cas qui aboutissent à une condamnation.
Les organisatrices de la campagne demandent en outre la mise en place d'un service de consultation 24 heures sur 24 pour les victimes de violence.