«Barbarie, cruauté, massacre» A Mexico, la corrida reprend sur fond de manifestation

AFP

28.1.2024

Les corridas devaient reprendre dimanche à Mexico, la plus grande arène au monde, après plus d'un an d'une interdiction finalement annulée par la Cour suprême, pour la plus grande colère des adversaires de la tauromachie.

La police bloque un portail alors que des militants des droits des animaux tentent d'entrer sur la Plaza Mexico, à Mexico, dimanche 28 janvier 2024. La tauromachie est revenue à Mexico après que la Cour suprême de justice a annulé une interdiction datant de 2022 qui empêchait ces événements d'avoir lieu dans la capitale. (AP Photo/Fernando Llano)
La police bloque un portail alors que des militants des droits des animaux tentent d'entrer sur la Plaza Mexico, à Mexico, dimanche 28 janvier 2024. La tauromachie est revenue à Mexico après que la Cour suprême de justice a annulé une interdiction datant de 2022 qui empêchait ces événements d'avoir lieu dans la capitale. (AP Photo/Fernando Llano)
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Des milliers d'«aficionados» convergeaient vers la «plaza» (d'une jauge de plus de 40.000 personnes au total) pour la première corrida de la saison, avec entre autres le torero mexicain Joselito Adame à l'affiche.

Les manifestants «présentent une posture qui est respectable mais de la même manière nous leur demandons qu'ils respectent notre +aficion+ (passion)», estime devant l'AFP Juan Luis Morales, un enseignant de 52 ans.

Au dehors, les arènes étaient protégée par un cordon de policiers pour bloquer l'avancée d'une marche réunissant plusieurs centaines de manifestants sous le slogan «la torture n'est ni de l'art ni de la culture».

«C'est important d'être ici parce qu'ils vont reprendre leur barbarie, leur cruauté, leur massacre, ça ne doit pas se faire, et il faut leur envoyer un message assez clair», a déclaré à l'AFP une manifestante, Gabriela Martinez, 62 ans, les larmes aux yeux.

Les corridas avaient été interdites en juin 2022 sur décision d'un juge de Mexico statuant sur la plainte d'une organisation de défense des droits des animaux, Justicia Justa.

Le 6 décembre 2023, la Cour suprême a annulé cette décision, sans se prononcer sur le fond du recours. Les anti-tauromachie misent tout sur une décision finale dans les prochaines semaines.

«C'est une tradition qui n'est pas mexicaine», proteste Beto Castillo, chanteur et acteur de doublage de 51 ans. «Et même en Espagne, beaucoup de gens ne sont pas d'accord avec ça».

Les corridas ont été importées par les «conquistadores» espagnols au XVIe siècle.

Le secteur a génèré en 2018 un chiffre d'affaires de 414 millions de dollars (381 millions d'euros), avec 83.000 emplois directs, plaident les «aficionados».

Le président mexicain Andrés Manuel López Obrador a émis l'hypothèse d'un référendum dans la capitale sur l'avenir des corridas. Quatre des 32 états du Mexique les interdisent.

Le débat existe en Europe, où les corridas sont permises au Portugal, en Espagne et en France.