Scandale de corruption A Zurich, ce duo improbable vendait des permis de conduire dès 1500 francs

tofi/trad

22.5.2024

Entre 2019 et 2021, un poseur de sols et un employé du service des automobiles de Bassersdorf (ZH) ont mis en place un système ingénieux pour truquer les examens de conduite en échange de pots-de-vin. Le duo improbable ciblait principalement des migrants.

Les tarifs variaient entre 1'500 et 3'500 francs, un prix élevé mais attractif pour ceux qui n'avaient pas d'autre recours.
Les tarifs variaient entre 1'500 et 3'500 francs, un prix élevé mais attractif pour ceux qui n'avaient pas d'autre recours.
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Le poseur de sols servait d'intermédiaire, approchant les candidats potentiels et leur promettant le succès à l'examen contre des pots-de-vin. Les tarifs variaient entre 1'500 et 3'500 francs, un prix élevé mais attractif pour ceux qui n'avaient pas d'autre recours.

Leurs affaires sont florissantes: chaque année en Suisse, des dizaines de milliers de candidats échouent à l'examen pratique, et certains, découragés ou pressés d'obtenir leur permis pour des raisons professionnelles, succombent à la tentation de l'acheter. Le duo ciblait tout particulièrement les jeunes migrants, souvent désespérés d'obtenir leur permis de conduire pour améliorer leurs perspectives d'emploi.

Une fois l'accord conclu, l'employé du service des automobiles entrait en jeu. Il s'assurait que les candidats «payants» passaient l'examen avec un examinateur complaisant, garantissant ainsi leur réussite. Pour que le stratagème fonctionne, il fallait donc la complicité d'autres personnes au sein du service. 

70 cas prouvés

Le Ministère public a pu prouver 70 cas impliquant le duo et leurs associés. Une douzaine d'ordonnances pénales ont été émises à l'encontre des personnes impliquées, et trois d'entre elles font l'objet d'actes d'accusation.

Le poseur de sols a été condamné à payer une amende de 4'000 francs. L'employé du service des automobiles, ayant coopéré avec les enquêteurs, a conclu un accord avec le parquet et écope d'une peine de 24 mois de prison avec sursis et d'une amende de 4'500 francs.

L'enquête a révélé que le système de corruption n'était pas isolé au sein du service des automobiles de Bassersdorf. Des investigations supplémentaires ont permis de découvrir qu'un employé de la division des mesures administratives aurait également profité de sa position pour soutirer de l'argent à des personnes menacées de retrait de permis de conduire.