Abus sexuelsUn chef religieux écope de plus de 16 ans de prison
ATS
9.6.2022 - 09:15
Le chef d'un culte évangélique fondé au Mexique, «La Lumière du monde», a été condamné mercredi à seize ans et huit mois de prison pour des abus sexuels sur trois jeunes filles mineures en Californie.
Keystone-SDA
09.06.2022, 09:15
ATS
Agé de 53 ans, l'homme avait plaidé coupable de ces faits la semaine dernière.
Il avait été arrêté en Californie en 2019 pour des crimes commis entre 2015 et 2018 alors qu'il était à la tête de «La lumière du monde», organisation religieuse internationale dont le siège est au Mexique et qui revendique cinq millions d'adeptes dans le monde.
Le leader et deux co-accusées, qui ont elles aussi plaidé coupable d'abus sur des jeunes filles mineures, étaient accusés d'avoir contraint les victimes à accomplir des actes sexuels en leur disant que «si elles allaient à l'encontre des désirs ou souhaits de 'l'Apôtre'», titre donné à l'accusé, «elles s'opposaient à Dieu» lui-même.
Le chef religieux a longtemps nié mais a fini par conclure avec l'accusation un accord de «plaider coupable» pour des faits de viols sur deux mineures et un cas d'agression sexuelle sur une enfant âgée de quinze ans à l'époque.
Le juge s'excuse
Avant d'annoncer le quantum de la peine mercredi, le juge Ronald Coen a présenté ses excuses aux victimes dont beaucoup souhaitaient pouvoir témoigner lors du procès, initialement prévu cette semaine à Los Angeles, et réclamer la peine maximale pour le violeur.
«J'ai les mains liées», a expliqué le juge aux jeunes femmes. Mais «le monde vous a entendues», a ajouté M. Coen, qualifiant ensuite le condamné de «prédateur sexuel».
Malgré les témoignages accablants et le fait que leur chef ait reconnu les faits, «La lumière du monde» a publiquement renouvelé son soutien à celui qu'elle considère comme «l'Apôtre de Jésus-Christ».
Dans un communiqué en espagnol publié sur son compte Twitter après l'annonce de la peine, l'organisation accuse la justice d'avoir «fabriqué» des preuves contre son chef et de l'avoir privé du droit à un procès équitable.
Il n'aurait selon elle «pas eu d'autre choix que d'accepter un accord» de plaider coupable, «meilleur moyen de protéger l'Eglise et sa famille».
«Notre confiance en lui reste intacte en toute connaissance de son intégrité, de sa conduite et de son travail», affirme le culte.