ProcèsAccusé d'avoir tué sa femme, un homme d'affaires se dit innocent
mf, ats
9.5.2022 - 16:16
Le procès d'un homme de 71 ans accusé d'avoir, en février 2016, étouffé avec un coussin sa femme âgée de 66 ans, s'est ouvert lundi devant le Tribunal criminel de Genève. L'accusé, un ancien homme d'affaires soleurois, clame son innocence. Son épouse, affirme-t-il, aurait succombé à une attaque cérébrale.
mf, ats
09.05.2022, 16:16
ATS
«Je me suis réveillé en entendant un bruit», explique le prévenu au tribunal. Il devait être environ 06h00. Dans la salle de bains, selon ses dires, il trouve sa femme inconsciente, gisant sur le carrelage. «Sous le choc», il la traîne par les bras jusqu'à la chambre à coucher et la hisse sur le lit, puis appelle les secours.
Le Ministère public, de son côté, est persuadé que le septuagénaire a bien tué sa compagne. Il avance notamment pour preuve une plume qui s'est logée dans les bronches de la victime. Elle aurait été aspirée par la malheureuse alors qu'elle cherchait vainement de l'air, la tête écrasée sous un coussin.
Il y a aussi ces ecchymoses sur les bras de la victime. Pour l'accusé, il s'agit de marques faites lorsqu'il a transporté sa femme jusqu'au lit en la tirant. Le prévenu s'est également expliqué sur une blessure qu'il avait au petit doigt. Une coupure légère, selon lui, qui s'est aggravée quand il a manipulé le corps.
«Un crime sans mobile»
Pour la défense, le dossier est vide ou presque. «C'est un crime sans mobile, sans l'ébauche d'un indice», souligne Alec Reymond. L'avocat et son confrère Marc Oederlin s'en prennent à tour de rôle au Centre universitaire romand de médecine légale (CURML). Seul un scénario a été présenté, celui d'un meurtre, estiment-ils.
Pour les deux avocats, les médecins du CURML se sont érigés en juges. Ils déplorent que des experts internationaux qu'ils ont mandatés ne soient pas entendus. Ils auraient, affirment-ils, donné un éclairage différent sur l'affaire. Notamment, qu'une mort naturelle n'était pas à exclure.
La procureure Anne-Laure Huber a encore demandé à l'accusé la raison pour laquelle il avait jeté, rapidement après les faits, les draps et les taies d'oreiller du lit où sa femme a été retrouvée sans vie. «Dans ma famille, on a toujours jeté les draps des gens qui sont morts à la maison», a répondu le septuagénaire.
Le prévenu avait épousé la victime en 2011. Il avait déjà été marié auparavant, mais cette première union s'était soldée par un divorce. Aujourd'hui, il vit avec une nouvelle compagne, mais indique avoir gardé des liens avec les enfants de sa défunte femme. «On s'est seulement moins vu lors de la crise sanitaire».